En Catalogne, le nouveau président nomme des prisonniers et des exilés dans son gouvernement
En Catalogne, le nouveau président nomme des prisonniers et des exilés dans son gouvernement
Tout juste élu, Quim Torra a formé samedi un gouvernement régional comprenant deux anciens ministres emprisonnés et deux autres exilés depuis la tentative de sécession d’avec l’Espagne.
Le nouveau président Quim Torra, à droite, récite son serment durant sa cérémonie d’investiture à la tête de la Catalogne, au Palau Generalitat, à Barcelone, jeudi 17 mai 2018. / Ruben Moreno Garcia / AP
L’indépendantiste Quim Torra, investi lundi 14 mai, a publié un décret nommant les membres du nouvel exécutif catalan, mais la formation de ce gouvernement pourrait être bloquée par Madrid.
Le gouvernement espagnol conserve en effet la tutelle sur cette région, imposée le 27 octobre 2017 lors d’une déclaration d’indépendance restée sans suite, et a mis en doute la légalité d’une prise de fonctions de ministres incarcérés en Espagne ou en fuite à l’étranger.
Deux prisonniers et deux exilés au gouvernement
Sur les quatorze « conseillers » du gouvernement régional, deux, Jordi Turull et Josep Rull, sont en détention préventive près de Madrid. Deux autres, Toni Comin et Lluis Puig, vivent en exil en Belgique, où ils avaient fui avec le président Carles Puigdemont après la destitution du gouvernement régional. MM. Turull et Rull ont annoncé qu’ils acceptaient la charge qui leur était confiée dans des messages identiques sur leur compte Twitter.
Quim Torra, élu président lundi par le parlement régional catalan, a été choisi par son prédécesseur destitué, Carles Puigdemont, qui se considère toujours comme « le président légitime ».
M. Puigdemont attend en Allemagne que la justice se prononce sur une demande d’extradition de la justice espagnole, qui veut le juger pour « rébellion » avec d’autres dirigeants séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession.