Jazz, flamenco et Christine and The Queens : notre semaine en musique
Jazz, flamenco et Christine and The Queens : notre semaine en musique
Le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, de festivals, de clips…
Samarabalouf, au Studio de l’Ermitage, à Paris, le 22 mai. / ATHOSPROD.COM
LES CHOIX DE LA MATINALE
Les raisons de sortir ne manquent pas cette semaine : entre le swing manouche, le flamenco sacré, la musique balte, le jazz à Saint-Germain ou le concert unique de Ben Folds, vous n’aurez que l’embarras du choix. A découvrir également, le dernier clip de Christine and The Queens.
UN VIDÉO-CLIP : « Damn, dis-moi (feat. Dâm-Funk)/Girlfriend » de Christine and The Queens
Christine and The Queens - Damn, dis-moi (feat. Dâm-Funk)
Durée : 03:22
Appelez-la désormais Chris. Quatre ans après le succès, bien au-delà de nos frontières, de son premier album Chaleur humaine avec 1,3 million d’exemplaires vendus dont 800 000 en France et 200 000 au Royaume-Uni, Héloïse Letissier alias Christine and The Queens, a opéré une spectaculaire mutation. Aussi bien dans l’apparence – cheveux courts et look de garçonne –, que dans son patronyme, réduit donc désormais à Chris, qui lui permet de cultiver son androgynie et de brouiller les pistes du genre (notamment après son duo avec le viril rappeur Booba).
« C’était une façon de tomber la veste de costume de Christine, d’insuffler plus d’humour et d’énergie à des thématiques sombres », argumente la chanteuse en couverture cette semaine du Monde Magazine. Dévoilé le 17 mai en prélude à un nouvel album prévu pour septembre, le nouveau single baptisé Damn, dis-moi – Girlfriend dans sa version chantée en anglais –, très mélodieux et au groove synthétique efficient, met à l’honneur des textures très connotées année 1980, s’apparentant au son G-funk, façonné avec le très en vogue californien Dâm-Funk. Franck Colombani
UN FESTIVAL : Jazz à Saint-Germain-des-Prés, du 24 mai au 4 juin
DR
Fondé en 2001, le festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés, est organisé dans des lieux du patrimoine, de la vie culturelle et universitaire du quartier parisien. Parmi lesquels les superbes amphithéâtres de La Maison des océans et de La Sorbonne (avec dorures, coupole, panneaux peints…), le Théâtre de l’Odéon, la place Saint-Germain-des-Prés, pour des concerts en accès libre, le restaurant-bibliothèque Les Editeurs, Le Lucernaire…
Pour les concerts payants de la présente édition, du 24 mai au 4 juin, sont notamment annoncés : le pianiste Roberto Fonseca, à l’auditorium de l’université Panthéon-Assas, le 24 ; au même endroit, le 25, le quintette du saxophoniste Emile Parisien, avec parmi les invités le clarinettiste Michel Portal ; le pianiste Thomas Enhco en trio avec l’ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog pour une création Le Monde de Gershwin, à La Sorbonne, le 28 ; la chanteuse Indra Rios-Moore à La Maison des océans, le 29 ; là où, le 31, le pianiste Laurent de Wilde jouera d’abord en duo avec Ray Lema puis avec son trio ; toujours à La Maison des océans, le 1er juin, ce sera le groupe du contrebassiste Lars Danielsson, puis le 2 les formations des chanteuses Julie Erikssen et Camille Bertault ; final le 4 au Théâtre de l’Odéon avec la chanteuse Melanie De Biasio. Sylvain Siclier
Jazz à Saint-Germain-des-Prés, du 24 mai au 4 juin, dans une dizaine de lieux des 5e et 6e arrondissements parisiens, ainsi qu’au Sunset/Sunside, 60 rue des Lombards, Paris 1er. De 13 € à 70 €, accès libre à de nombreux concerts et rencontres avec les artistes.
DES CONCERTS :
- Musica Baltica au Musée d’Orsay, à Paris, les 22, 26 et 27 mai
Le violoniste letton Gidon Kremer. / GIEDRE DIRVANAUSKAITE
A 71 ans, le grand violoniste d’origine lettone, Gidon Kremer, reconnu pour son talent éclectique, ses goûts anti-conventionnels et son caractère entier, est aussi celui qui s’est inquiété de promouvoir et renforcer la conscience culturelle des Pays baltes dès 1996. Il fonde à cet effet, avec vingt-trois musiciens issus de Lettonie, Lituanie et Estonie, un orchestre de chambre rapidement renommé, la Kremerata Baltica. Pas étonnant donc à ce que cette figure emblématique soit l’invitée d’honneur d’un printemps que le Musée d’Orsay dédie au centenaire de l’indépendance des Pays baltes au travers d’une exposition (« Ames sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes ») et des concerts.
Mardi 22 mai, c’est au Chœur de chambre philharmonique estonien que reviendra d’interpréter de parfaits inconnus du grand public, Saar, Kreek, Vitols, Zalitis, et Ciurlionis, l’un des premiers compositeurs « nationalistes ». Le soir, Kremer et ses acolytes se consacreront, eux à Sumera, Pärt, Vask et… Debussy. Une journée antichambre avant la grande fête chorale du week-end – le chant, rare espace de liberté consenti sous l’occupation soviétique, est vite devenu un bastion de résistance.
Pas moins de six concerts donc, dans la grande nef du musée, égrainés les samedi 26 et dimanche 27 mai de la mi-journée au soir (Ensemble vocal Laeta Voce, Chœur Vox populi, chœurs lettons) pour un répertoire qui puise aux sources des traditions rurales et croyances ancestrales. Marie-Aude Roux
Musée d’Orsay, auditorium et grande nef, 1 rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e. Mardi 22 mai, à 12 h 30 et 20 h 30. Samedi 26 et dimanche 27 mai, à 12 heures, 14 heures, 15 h 30 et 17 heures Tél. : 01-53-63-04-63. De 8 € à 16 €.
- Jean-François Zygel et Nicola Sergio, Salle Gaveau, à Paris, le 22 mai
DR
Après les clubs parisiens Sunset/Sunside et New Morning, c’est à la prestigieuse Salle Gaveau que sera présenté le concert annuel en faveur des actions humanitaires au Népal de l’association Partage dans le monde, initiative, depuis 2013, du pianiste italien Nicola Sergio. Lequel jouera en première partie de la soirée avec le saxophoniste Jean-Charles Richard, le contrebassiste Stéphane Kerecki et le batteur Fabrice Moureau, des extraits de ses albums Symbols, Illusions, Cilea mon amour et de son récent Migrants, enregistré en solo, ainsi que « quelques surprises ».
En deuxième partie le pianiste et compositeur Jean-François Zygel, que le grand public connaît pour ses émissions à la radio et la télévision consacrée à la musique classique, jouera en solo puis en duo avec Nicola Sergio d’une part et Jean-Charles Richard d’autre part. Pour un programme d’improvisations à partir de thèmes de jazz, de musique classique et des musiques « inspirées par le Népal et sa culture », précise le programme. S. Si.
« Musique pour le Népal » à la Salle Gaveau, 45-47, rue La Boétie, Paris 8e. Mo Miromesnil, Saint-Philippe-du-Roule. Tél. : 01-49-53-05-07. Mardi 22 mai, à 20 h 30. De 15 € à 40 €.
- Samarabalouf, au Studio de l’Ermitage, à Paris, le 22 mai
Samarabalouf, au Studio de l’Ermitage, à Paris, le 22 mai. / ATHOSPROD.COM
Après Le Metronum, à Toulouse et Le Gueulard, à Nilvange, C’est au Studio de L’Ermitage, à Paris, mardi 22 mai que le quartette Samarabalouf présentera son nouvel album Up (Athos Productions/L’Autre Distribution), commercialisé depuis le 27 avril.
Fondé par le guitariste François Petit, en 2000, le groupe propose dans cet album et sur scène une musique variée dans ses inspirations, le swing manouche, la country, les musiques latines, des Pays de l’Est et de l’Orient, la tradition de la chanson fantaisiste… Avec François Petit, dans l’actuelle formation de Samarabalouf, la violoncelliste Phyllipa Scammell, le violoniste Léo Mathieu et le contrebassiste Michel Sanlaville. S. Si.
Studio de l’Ermitage, 8, rue de l’Ermitage, Paris 20e. Mo Pyrénées, Ménilmontant. Mardi 22 mai, à 20 h 30. 15 €.
- Paco El Lobo et Cristobal Corbel, à l’Eglise des Billettes, à Paris, le 25 mai
PACO EL LOBO, Flamenco Solo (extraits)
Durée : 03:27
Avec la même ferveur qu’il met à restaurer le répertoire républicain du flamenco, Paco El Lobo – guitariste et cantaor de catégorie – mène depuis trente-cinq ans, une recherche pointue sur le flamenco, dans son lien aux thèmes religieux et spirituels. C’est sans fards ni concessions : strict et bouleversant.
Les genres sollicités par le « flamenco sacré » ne se réduisent pas à la bien connue saeta : cette jaculation mystique décochée comme une flèche – sagitta, en latin –, au passage des images, pour Pâques. Paco El Lobo a exhumé des versions très anciennes de villancicos et autres campanilleros qui chantent la Nativité. Mais aussi des Sevillanas biblicas, véritables chants liturgiques du XVIIIe siècle, qu’un rien suffirait à pousser vers le succès, comme il advint de la Misa Criolla, au début des années 1960. Interprétation et mise en musique remarquables, dans un lieu idéal, l’Eglise des Billettes, au cœur du quartier parisien du Marais, le 25 mais, avec le guitariste Cristobal Corbel. Francis Marmande
Eglise des Billettes, 24, rue des Archives, Paris 4e. Mo Hôtel-de-Ville. Vendredi 25 mai, à 20 h 30. De 15 € à 22 €. Réservations au 01-48-24-16-97.
- Ben Folds, à La Cigale, à Paris, le 30 mai
Ben Folds Five - Army
Durée : 03:22
Dans la catégorie pianiste, Ben Folds se range plutôt du côté de ceux qui jouent debout. L’Américain, prodige de l’instrument, auteur, compositeur et interprète, possède déjà une belle et longue carrière derrière lui. Avec son formidable trio Ben Folds Five, il a remis au goût du jour dans les années 1990 le piano comme instrument rock par excellence.
Ce sosie d’Elton John période Rocket Man s’est ensuite lancé dans une carrière solo auréolée de succès notamment au Etats-Unis (il joue par ailleurs son propre rôle dans la série télévisée « You’re The Worst » diffusée sur FX). Son dernier album en date, So There (2015), alliance de chansons pop/rock et concerto pour piano et orchestre, s’est hissé numéro 1 du classement Billboard Classical. Mais ce sera en mode intimiste, accompagné seulement d’un piano, qu’il se produira pour une date unique à La Cigale de Paris. Plutôt rare en France, ce performer né est réputé pour ses prestations scéniques fiévreuses et généreuses avec son public, qu’il ne manque jamais de faire participer. Fr. C.
La Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris 18e. Mo Pigalle. Mercredi 30 mai, à 19 h 30. De 34,50 € à 56,50 €.