Un tribunal d’Izmir, dans l’ouest de la Turquie, a condamné lundi 21 mai à la prison à vie cent quatre anciens militaires reconnus coupables d’implication dans le putsch avorté de juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, rapportent les médias turcs.

Les cent quatre militaires ont été condamnés à des peines de prison à vie « aggravées », c’est-à-dire sans possibilité de remise de peine, soit la plus lourde sanction possible sous la loi turque.

Parmi eux figurent deux ex-généraux et trois ex-amiraux, ont précisé les médias, rappelant que la région d’Izmir abrite de nombreuses installations militaires clés, dont la base aérienne de Cigli, où s’était réuni un groupe de putschistes accusés d’avoir projeté de tuer le président Erdogan dans la nuit du coup d’Etat avorté, le 15 juillet 2016.

55 000 incarcérations

Les autorités turques ont imputé ce coup au prédicateur turc Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, et à son réseau, qu’Ankara désigne par l’acronyme FETO. M. Gülen dément toute implication.

Après l’échec du putsch, les autorités turques ont lancé une riposte implacable, traquant les partisans supposés du prédicateur Gülen au sein de l’armée et des institutions de l’Etat.

Outre les partisans supposés du prédicateur, ces purges ont également touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan, des médias critiques et des militants des droits humains.

Les procédures judiciaires engagées après le putsch avorté sont d’une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 55 000 personnes ont été incarcérées, dont près de 7 500 militaires.