Les indicateurs sur le marché du travail se suivent et ne se ressemblent pas. Au premier trimestre, le taux de chômage est reparti à la hausse, augmentant de 0,2 point pour s’établir à 9,2 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), selon des données provisoires publiées, mercredi 23 mai, par l’Insee. Ces chiffres enregistrent une évolution en décalage avec les statistiques diffusées, fin avril, par Pôle emploi : pour les trois premiers mois de 2018, le nombre de personnes à la recherche d’un poste, qui n’ont exercé aucune activité, avait reflué de 33 300 en métropole, selon l’opérateur public.

Le léger rebond du chômage constaté par l’Insee est tout sauf une surprise : il « intervient après une diminution d’ampleur importante au dernier trimestre 2017 [− 0,7 point] et peut être interprété comme un contrecoup, que nous avions anticipé », explique Sylvain Larrieu, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail à l’Institut. Dans sa dernière note de conjoncture, dévoilée le 20 mars, l’Insee tablait d’ailleurs sur un très modeste accroissement du taux de chômage au premier trimestre 2018 (+ 0,1 point). Il ne faut donc pas se méprendre sur l’analyse des chiffres présentés mercredi : « La tendance reste baissière », souligne M. Larrieu, avec un recul de 0,4 point entre les trois premiers mois de 2017 et la même période de 2018. D’avril à juin 2018, l’indicateur devrait de nouveau connaître une baisse pour retrouver son niveau de la fin 2017. « La conjoncture économique reste favorable avec un nombre de création d’emplois soutenu », complète M. Larrieu.

Au total, il y avait 2,586 millions de personnes au chômage, en métropole, au premier trimestre, d’après l’Insee, qui procède à cette mesure sur la base d’un échantillon (tandis que Pôle emploi recense ceux et celles qui s’inscrivent dans ses agences). Parmi elles, 1,1 million déclaraient chercher une activité depuis au moins un an – soit 3,6 % de la population active, en recul « de 0,5 point sur un an ».

Autre signal plutôt encourageant : sur les trois premiers mois de l’année, la part des hommes et des femmes (de 15 à 64 ans) occupant un emploi s’est établie à 65,7 %, tout comme au dernier trimestre 2017, ce qui représente « son plus haut niveau depuis le début des années 1980 ».