Ashkan Dejagah (à gauche) et Reza Ghoochannejad (droite) / Beaugrand Maxime — Le Monde

  • Calendrier

15 juin : Iran-Maroc (17 heures à Saint-Pétersbourg)

20 juin : Iran-Espagne (20 heures à Kazan)

25 juin : Iran-Portugal (20 heures à Saransk)

Heure française

  • Historique en Coupe du monde

Cinquième participation, meilleur résultat : troisième de sa poule en 1998.

  • Leur petit nom

La Team Melli (l’équipe nationale).

  • L’équipe qui devrait jouer

Alireza Beiranvand - Vouria (???Ramin???) Rezaeian, Morteza Pouraliganji, Mohammad Ansari, Milad Mohammadi - Ali Karimi, Ehsan Hajsafi - Alireza Jahanbakhsh, Vahid (???Ashkan???) Dejagah, Mehdi Taremi - Sardar Azmoun.

  • Le sélectionneur

Carlos Queiroz, 65 ans. Ancien coach du Real Madrid (2003-2004), le Portugais participera en Russie à sa troisième Coupe du monde d’affilée. Huitième de finaliste de la compétition en 2010 avec les Lusitaniens, il avait déjà dirigé les Iraniens il y a quatre ans, au Brésil.

BILAN DE COMPÉTENCES

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Pour surfer sur notre excellente dynamique (aucune défaite lors des qualifications au Mondial) et passer la phase de poules pour la première fois de notre histoire. »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « Certes, on ne compte qu’une seule victoire en quatre Coupes du monde, mais les grosses écuries ont toujours du mal à prendre les trois points face à nous. L’Argentine avait attendu le temps additionnel et un but de Messi pour s’imposer il y a quatre ans, au Brésil. »

Si vous deviez nous donner trois qualités ? « Notre dernier rempart, Alireza Beiranvand, a été nommé parmi les dix meilleurs gardiens du monde par la FIFA l’an passé. En pointe, Sardar Azmoun a fait sa place au Rubin Kazan et ne risque pas d’être dépaysé en Russie. S’il fallait mettre un peu d’ordre au cours de la compétition, Carlos Queiroz saura trouver les mots : arrivé en 2011, le coach connaît parfaitement son groupe. »

Et trois défauts ? « Même si nous avons survolé les qualifications asiatiques, le choc risque d’être rude face à l’Espagne et au Portugal. Et ce ne sont pas les matchs amicaux programmés avant le Mondial qui nous mettront au niveau (Ouzbékistan, Turquie, Lituanie). La majorité de nos joueurs évoluent dans le mineur championnat national iranien. Enfin, notre sélection ne sera pas caractérisée par son expérience : quelques membres seulement comptent plus de 50 capes. »

ASHKAN DEJAGAH EN CINQ DATES

1987 : Les parents du petit Ashkan Dejagah, un an, quittent Téhéran pour Berlin, en Allemagne.

2001 : Première sélection en équipe d’Allemagne de jeunes.

2004 : Le 7 août, le milieu de terrain dispute son premier match avec le Herta Berlin. Il devient à cette occasion le plus jeune joueur à porter la tunique du club de la capitale allemande depuis sa création, en 1892.

2007 : Dejagah refuse de participer à un match des espoirs allemands face à Israel, à Tel-Aviv, le 12 octobre. Qualifiée d’« héroïque » dans la presse iranienne, sa décision provoque la gronde d’associations et de politiques outre-Rhin qui réclament son exclusion de la sélection. Convaincus par les raisons invoquées par le joueur, qui dit craindre des répercussions pour sa famille, les dirigeants de la fédération décident son maintien dans l’équipe.

2012 : Sollicité par Carlos Queiroz, Ashkan Dejagah fait le choix de la sélection iranienne. Le 29 février, il inscrit un doublé pour sa première cape, face au Qatar (2-2), en éliminatoires du Mondial 2014.

Iran Vs Qatar Ashkan Dejagah Goals
Durée : 01:59

LE JOUR Où… L’IRAN A BATTU LES ETATS-UNIS

L’Iran a battu les Etats-Unis. Chaque tirage au sort d’une Coupe du monde réserve son lot de chocs sportifs et diplomatiques. En 1998, l’Iran et les Etats-Unis sont reversés dans le groupe F du Mondial français. Le calendrier à peine publié, tous les regards se portent sur le premier affrontement footballistique de deux pays marqués par des décennies de défiance depuis la révolution iranienne de 1979.

(( IRAN 2 - 1 USA )) Football WorldCup "France 1998"
Durée : 04:39

Le 21 juin 1998, au stade Gerland de Lyon, la géopolitique se rappelle vite aux joueurs. Peu avant le coup d’envoi, des centaines de supporteurs iraniens arborant un tee-shirt à l’effigie de Maryam Radjavi, présidente en exil du Conseil national de la résistance d’Iran, sont exclus des tribunes. Après la longue poignée de mains des capitaines, les joueurs bravent le protocole pour une photo mêlant les deux équipes et un échange de bouquets de fleurs.

Sur le terrain, l’Iran s’impose deux buts à un pour récolter ce qui reste sa seule victoire en Coupe du monde. Au coup de sifflet final, le succès des siens est rapidement récupéré par l’ayatollah Ali Khameneï : « Ce soir, le puissant et arrogant adversaire a senti le goût amer de la défaite. »

BIG DATA

109. Avec 109 buts inscrits en 149 sélections (1993-2006), Ali Daei est le seul joueur à avoir dépassé la barre des 100 pions marqués pour son pays. L’Iranien devance au classement le Hongrois Ferenc Puskás (84 buts) et le Portugais Cristiano Ronaldo (81).

Le mythique attaquant de l’Iran, Ali Daei et sa belle moustache. / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / AFP

LE WIKI DE QUI ?

Troisième joueur iranien le plus sélectionné (127 matchs), j’ai été exclu de la sélection en 2010 avec quatre coéquipiers pour avoir porté un poignet vert, en juin 2009, en signe de soutien à l’opposition menée par Mir Houssein Mossavi.

PLATEAU TÉLÉ

Prohibition oblige, notre menu est garanti sans alcool. Le dough, une boisson à base de lait fermenté, ou un verre de chai, thé noir très sucré, arroseront les matchs, sans risque pour les joueurs de finir avinés en pleine partie de la Team Melli.

Côté assiette, les plus pressés opteront pour un kebab, simple et rapide à défaut d’être original et équilibré. Aux noix sauce grenade (Fesenjon) ou agrémenté de pruneaux (Khoresht alo) le poulet pourrait bien être le compagnon idéal du supporteur iranien lors du Mondial.