Affaire Vincent Lambert : l’expertise médicale reportée à la demande de la famille
Affaire Vincent Lambert : l’expertise médicale reportée à la demande de la famille
Le Monde.fr avec AFP
Les avocats des parents du patient, hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008, contestent la composition de l’équipe d’experts.
Prévue à Reims, samedi 26 mai, l’expertise médicale de Vincent Lambert, ce patient hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008, a été reportée, les avocats de ses parents, qui contestent la composition de l’équipe désignée d’experts, ayant déposé une demande de récusation.
Ordonnée par la justice administrative, à la mi-avril, cette expertise doit permettre aux magistrats de statuer sur un éventuel arrêt des soins dans ce dossier au long cours. « Le dépôt d’une demande de récusation au tribunal bloque l’expertise jusqu’au moment où le tribunal statue sur la demande de récusation », a déclaré à l’Agence France-Presse Me Jean Paillot, l’un des avocats des parents. « Soit le tribunal confirme les experts, soit il les change », a-t-il ajouté, précisant que la date de cette audience au tribunal administratif n’était pas encore connue.
« La demande de récusation a été déposée hier [jeudi] », a confirmé une source au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, dans la Marne.
« On veut une vraie bonne expertise »
La défense des parents conteste la composition du collège des trois experts, estimant notamment qu’« aucun d’entre eux n’a de compétence en matière de patients EVC (état végétatif chronique) et en EPR (état pauci-relationnel) », affirme Me Paillot. « On ne se laisse pas faire et on veut une vraie bonne expertise, pas une expertise bâclée », a-t-il argué.
Quant aux parents de Vincent Lambert, 41 ans, ils considèrent que son « état a évolué de manière positive depuis 2014 (date de la dernière expertise) et qu’il est nécessaire de l’évaluer », notant des progrès « un peu au plan neurologique et beaucoup au plan fonctionnel, par exemple dans le domaine de la déglutition », rapporte Me Paillot.
En 2014, l’expertise avait confirmé l’incurabilité et une « dégradation » de l’état général.
Malgré les décisions judiciaires successives favorables à l’arrêt des traitements, jusqu’à celle de la Cour européenne des droits de l’homme, en juillet 2015, son applicabilité a toujours été entravée par des recours en justice successifs et des pressions sur l’équipe médicale : trois procédures collégiales avortées et deux médecins écartés en cinq ans.