Aurélien Taché, voix dissonante de LRM
Aurélien Taché, voix dissonante de LRM
M le magazine du Monde
Le député macroniste du Val-d’Oise a pris la défense de Maryam Pougetoux, la responsable de l’UNEF à Paris-IV, critiquée pour son port du voile islamique.
Aurélien Taché, député LRM du Val d’Oise. / Christophe Morin/IP3
A 34 ans, l’élu de LRM du Val-d’Oise et ancien responsable de l’UNEF prend position sur la laïcité, la banlieue...
Voix des femmes
Alors que de nombreux ministres et députés de la majorité ont dénoncé le caractère politique, voire prosélyte, du voile de Maryam Pougetoux, Aurélien Taché, député LRM du Val-d’Oise, a appelé à respecter le choix de la responsable de l’UNEF à Paris-IV (Sorbonne université). « C’est une position que j’ai toujours défendue, explique-t-il. Je n’ai pas l’impression d’être dissonant. » Sa ligne : celle défendue par Emmanuel Macron. « Ce qui prime, c’est la question du choix des femmes. »
Voix de la banlieue
Si le député de 34 ans reconnaît qu’il y a des « propositions intéressantes » dans le rapport Borloo sur les banlieues, il le juge convenu. « On doit changer de logique, il faut arrêter de sous-traiter la banlieue. On doit mener une politique d’émancipation des habitants de ces quartiers. » Sa priorité : lutter contre les discriminations. « Ceux qui vivent dans ces quartiers ont besoin d’avoir les mêmes codes et les mêmes accès, à l’emploi, au logement, que les autres. »
Voie libérale de gauche
Après des années de militantisme au sein de l’UNEF puis au PS, il est, de 2014 à 2016, conseiller au ministère du logement. Séduit par le discours « libéral de gauche » de Macron et par sa promesse « de donner à chacun les moyens de construire sa vie », il quitte le PS pour En marche !. Dans son ancien parti, où il y a « une hiérarchie sociale très lourde », il n’aurait jamais pu être député, estime-t-il : « Avec Macron, ce qui compte, ce n’est pas d’où vous venez, mais ce que vous portez. »
Voie tardive
Issu d’un milieu modeste, il a un parcours scolaire compliqué. Gamin surdoué puis ado rebelle, il ne s’adapte guère à l’école, qu’il quitte en troisième pour entrer en apprentissage en plomberie. Une orientation subie. « Je n’avais pas les codes ni le capital social. J’ai découvert l’existence de Sciences Po à 20 ans, mais c’était déjà trop tard. » Passionné de politique et d’histoire, il a repris des études de droit public à 19 ans.