Facebook ciblé par une plainte collective en Espagne
Facebook ciblé par une plainte collective en Espagne
Le Monde.fr avec AFP
Une organisation espagnole de consommateurs a dit qu’elle allait déposer une plainte contre le réseau social, accusé d’avoir exploité illégalement les données personnelles de ses usagers.
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, lors de son discours durant le sommet VivaTech à Paris, le 24 mai 2018. / GERARD JULIEN / AFP
Une organisation espagnole de consommateurs a annoncé, mercredi 30 mai, qu’elle allait déposer une plainte collective contre le réseau social Facebook, accusé d’avoir exploité illégalement les données personnelles des usagers, et réclamer « au moins 200 euros » de compensation par utilisateur.
Dans un communiqué, l’Organisation de consommateurs et usagers (OCU) dit qu’en déposant plainte, elle « représentera non seulement les usagers affectés par le scandale Cambridge Analytica mais tous les usagers de Facebook en Espagne », soit 26 millions de personnes.
L’organisation indique agir conjointement avec d’autres groupes de consommateurs au Portugal (Deco-Proteste), en Belgique (Test-atachts) et en Italie (Altroconsumo). OCU « considère que Facebook a enfreint la législation sur la protection des données, en n’informant pas et en ne sollicitant pas l’autorisation des usagers » pour en faire usage.
Des failles dans la protection des données personnelles
Le 22 mai, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, avait présenté ses excuses devant le Parlement européen, comme il l’avait fait devant les parlementaires américains, pour les lacunes de son réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica.
La société britannique Cambridge Analytica est accusée d’avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques. La justice américaine enquête pour établir si ces informations ont notamment été utilisées pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs aux Etats-Unis, avant la victoire électorale de Donald Trump.
Le juriste et activiste autrichien Max Schrems devant la mise à jour des conditions d’utilisation de sa page Facebook, à Vienne, le 22 mai 2018. / HEINZ-PETER BADER / REUTERS
Lundi, une association française de défense des internautes, La Quadrature du Net, avait annoncé avoir déposé cinq plaintes collectives contre Google, Apple, Facebook, Amazon et LinkedIn, les accusant d’exploiter de manière illégale les données personnelles de leurs usagers. Ces plaintes s’ajoutent à celles déposées dans plusieurs pays par le jeune juriste autrichien Max Schrems, militant du respect de la vie privée.