« Dès que possible. » Après avoir lancé, mercredi 30 mai, le démantèlement du campement de migrants dit du Millénaire à Paris, le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, avait annoncé que les forces de l’ordre évacueraient, dans la foulée, les deux autres grands camps de la capitale. Le coup d’envoi de cette opération a été donné, lundi 4 juin, aux environs de 6 h 30.

Depuis des mois, les exilés se sont regroupés dans le nord-est de la ville : près du canal Saint-Martin, où vivent quelque 550 personnes, et à la porte de la Chapelle, où ils sont 450, selon un communiqué de la préfecture d’Ile-de-France et la préfecture de police.

Suivez les opérations d’évacuation avec notre journaliste sur place :

La semaine dernière, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, avait exhorté l’Etat à « reconstruire » un centre d’accueil dans la capitale afin d’« éviter de nouveaux campements de rue ». « Il faut mettre en place un dispositif pour éviter le chaos », avait-elle alors plaidé. Le centre de premier accueil, situé porte de la Chapelle et qui servait de « sas » aux migrants depuis novembre 2016, avait été fermé début mai pour laisser place à une future université.

Bilan de l’évacuation du Millénaire

Au lendemain du démantèlement du camp du Millénaire, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) avait détaillé sa composition. Sur les 1 017 personnes prises en charge, l’organisme a dénombré 53 % de Soudanais, 14 % d’Erythréens, 7 % de Somaliens, 5 % de Tchadiens et 5 % d’Afghans. Parmi les 33 nationalités recensées, se trouvent aussi deux Français, deux Espagnols, un Belge et un Portugais.

Au total, 10 % des personnes évacuées avaient déjà le statut de réfugié, moins de 1 % ont été déboutées de leur demande, et 25 % ne sont pas encore dans la procédure d’asile. Le reste, soit près de 65 %, sont des demandeurs d’asile déjà engagés une procédure auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) ou des « dublinés », c’est-à-dire ayant laissé une trace dans un autre pays européen.

Une personne sous statut « Dublin » dépend du premier pays de l’Union où elle a laissé une trace pour le traitement de sa demande d’asile. La réglementation prévoit son transfert vers ce pays dans un délai de six mois – 18 mois si elle a été déclarée en fuite. Après quoi elle peut redéposer une demande en France.

Le plus grand camp de migrants de Paris évacué mercredi matin