Oui, Castres a remporté la finale du Top 14 en surprenant les favoris Montpelliérains.

Oui, c’est encore et toujours la même chanson à Roland-Garros.

Lucas Pouille s’en va, battu par le Russe Karen Khachanov lors des 16es de finale  de Roland-Garros, le 2 juin. / ALESSANDRA TARANTINO / AP

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes peut-être passé à côté.

Les trois commandements du week-end

  • Des sélections inconnues tu découvriras

Supporters d’Abkhazie à Londres, où se joue la Coupe du monde de la Conifa de football. / BEN STANSALL / AFP

Si les matchs amicaux des équipes qualifiées pour la Coupe du monde vous ennuient, il existe une alternative. En ce moment se déroule à Londres la Coupe du monde de la Conifa, la Confédération des associations de football indépendantes. L’occasion d’admirer la démonstration de l’équipe du Pendjab face à la Kabylie (8-0) ou bien de découvrir qu’il existe une équipe des Sicules de Transylvanie, population de langue hongroise au cœur de la Roumanie (elle a battu l’équipe de Tuvalu 4-0 et celle du Matabeleland 5-0).

Si cette compétition se déroule à Londres, officiellement c’est l’équipe de Barawa qui organise la compétition. Composée de membres de la diaspora somalienne, la sélection tire son nom de la ville portuaire éponyme, située au sud-est de la Somalie. Les deux éditions précédentes de cette jeune compétition avaient été remportées en 2014 par l’équipe du Comté de Nice et en 2016 par l’Abkhazie à domicile.

  • Le procès d’une étrange opération de maintien tu feras

C’est l’histoire d’un maintien qui a fait couler beaucoup d’encre. En 2014, Nîmes est au bord du gouffre, en bas de classement en Ligue 2 et menacée de descendre en National. Le nouveau président du club, Jean-Marc Conrad, et son associé Serge Kasparian sont alors soupçonnés d’avoir tenté à plusieurs reprises de s’arranger avec certains adversaires, qui n’avaient plus rien à jouer, pour lâcher des matchs. Sans forcément beaucoup de succès, comme l’écrit le juge d’instruction du pôle financier du Tribunal de grande instance de Paris, Serge Tournaire, dans son ordonnance de renvoi. Citée par le quotidien L’Équipe, celle-ci précise :

« Ce n’est le plus souvent qu’en raison soit d’absence de contacts réels, soit du manque de réceptivité de leurs interlocuteurs directs ou indirects, ou soit d’intermédiaires peu fiables que leur entreprise corruptive a échoué. »

Au total, ce sont neuf personnes qui sont renvoyées devant le tribunal, pour des faits de corruption passive et active et association de malfaiteurs. Parmi eux, outre Jean-Marc Conrad et Serge Kasparian, on trouve divers personnages du football français qui auraient servi d’intermédiaires plus ou moins efficaces. On y trouve aussi l’ancien président de Caen, Jean-François Fortin. Soupçonné d’avoir accepté de s’arranger pour un match nul, il avait eu dans une conversation téléphonique avec son homologue nîmois des propos devenus célèbres : « Toi, c’est un point aussi ? Bon, si on n’est pas trop con hein… »

Les neuf prévenus avaient rendez-vous dimanche 3 juin au tribunal de grande instance de Paris pour l’ouverture de ce procès.

  • Pour le Tour de France, tu te prépareras

Vainqueur du prologue du Critérium du Dauphiné, le Polonais Michal Kwiatkowski est le premier maillot jaune de la course. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Michal Kwiatkowski s’est imposé dimanche 3 juin sur le prologue du Critérium du Dauphiné, alors que son coéquipier Geraint Thomas a été auteur d’un chrono impressionnant malgré sa chute. Pendant une semaine, les leaders du cyclisme mondial (du moins ceux qui ne sont pas en train de récupérer après un éprouvant Giro) vont arpenter les Alpes. Au programme, quatre arrivées au sommet pour se tester en vue du Tour de France. Parmi les favoris, citons Romain Bardet, qui revient d’une préparation intensive en Espagne et vise la victoire après sa deuxième place en 2016. Vincenzo Nibali, Geraint Thomas ou Adam Yates sont, eux aussi, des prétendants à la victoire finale.

Du côté des Français, Warren Barguil, impressionnant l’été dernier et meilleur grimpeur du Tour de France avec deux victoires d’étapes, vit une saison compliquée. Sa nouvelle équipe, Fortunéo-Samsic, ne gagne pas, et son leader est encore à la recherche de son meilleur niveau. Bénéficiaire d’une invitation très convoitée pour le Tour de France, l’équipe de Barguil espère profiter de cette répétition générale pour enfin connaître le succès. Ou, au moins, se rassurer un peu.

L’homme du week-end : Julien Caminati

Il n’était pas sur le terrain lors de la finale du Top 14, mais difficile de le manquer. L’ailier castrais Julien Caminati, non retenu pour la finale, a assisté depuis le banc à la victoire de ses coéquipiers face à Montpellier (29-13).

Vêtu d’un marcel et d’un bob coloré de toute beauté, difficile de rater l’atypique arrière sur le banc, et encore moins après la victoire. Euphorique, celui qui a connu des périodes de chômage et de suspension, avant de rebondir au Castres Olympiques, résumait bien sa situation au micro de Canal+ :

« C’est la victoire de tout un groupe, de tout un peuple, de toute une région… Voilà, regarde mec, regarde. Moi il y a huit ans je livrais des sushis pour 25 euros mon pote et aujourd’hui j’ai cette médaille autour du cou. »

Au moment de soulever le bouclier de Brennus, Caminati était évidemment parmi ses coéquipiers. Bob sur la tête, médaille au cou et short remonté sur les cuisses, il est monté sur l’estrade, au-dessus du Président de la République, offrant une scène cocasse aux caméras des chaînes de télévision (et une vue surprenante à Emmanuel Macron). Avant de filer vers une fête de la victoire qu’on imagine longue et belle.

Le chiffre qui en dit long : 14

Les volleyeurs de Narbonne ont eu une bonne surprise ce week-end. Eux qui évoluaient en deuxième division avaient perdu, le mois dernier, la finale d’accession à la Ligue A face à Rennes. Mais grâce à une décision de la Ligue nationale de volley, ils ont été repêchés. La LNV a en effet décidé de faire passer la Ligue A – la première division – de douze à quatorze équipes à partir de 2019. Une décision prise alors que le passage de quatorze à douze datait… d’il y a deux ans seulement. Voilà donc Narbonne qui gagne son ticket pour jouer dans l’élite, tout comme Toulouse, relégué en fin de saison, qui remonte donc sans avoir joué une seule minute dans la division inférieure.

Les wikis du week-end

Facile

Champion du monde, j’ai marqué en match amical contre l’Autriche, mais je n’ai pas pu empêcher la défaite de mon équipe.

Difficile

La liste des 23 est tombée : à 38 ans je disputerai cet été ma quatrième Coupe du monde consécutive.