Depuis avril 2017, Howard Schultz avait cédé les rênes opérationnelles du groupe à Kevin Johnson, son numéro 2. / Elaine Thompson / AP

En à peine quarante ans, Howard Schultz a fait passer Starbucks du statut d’épicerie locale basée à Seattle à celui de multinationale, bouleversant ainsi la consommation de café. Après des années passées à améliorer l’image du groupe, il va quitter l’entreprise, a annoncé cette dernière lundi 4 juin.

Proche du parti démocrate, M. Schultz, à qui la presse américaine prête de possibles ambitions présidentielles, explique qu’il va écrire un livre sur l’impact social de Starbucks et de façon générale sur la responsabilité morale d’une grande entreprise cotée en Bourse. Agé de 64 ans, il ne dit pas s’il va se lancer en politique, mais son départ est de nature à relancer les spéculations. Patron engagé, Howard Schultz s’est toujours illustré par ses prises de position politiques.

Il a, par exemple, promis en janvier 2017 de recruter dix mille réfugiés dans les cinq prochaines années après l’annonce du décret anti-immigration pris par le président Donald Trump. « Nous vivons dans une période sans précédent, un moment au cours duquel (…) la promesse du rêve américain est remise en cause », avait alors déclaré le grand patron, qui n’a jamais eu peur, en outre, d’aborder la délicate question des tensions raciales aux Etats-Unis. Il a également apporté son soutien aux salariés américains réclamant une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l’heure.

Un titre de président honorifique

Son départ, qui sera effectif le 26 juin, intervient moins de deux mois après la diffusion d’une vidéo montrant l’arrestation injustifiée de deux Noirs dans un café Starbucks, ce qui a conduit l’entreprise à organiser une formation anti-racisme pour l’ensemble de ses employés américains.

A Wall Street, le titre Starbucks perdait 1,31 % à 56,32 dollars vers 22 h 55 (heure de Paris) dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance. Ce départ n’est pourtant pas à proprement parler une grosse surprise pour les marchés financiers car dès le 3 avril 2017, Howard Schultz avait déjà cédé les rênes opérationnelles du groupe à Kevin Johnson, son numéro 2. Il n’avait gardé que la casquette de président exécutif du conseil d’administration.

Il sera fait président honorifique du groupe, a fait savoir lundi Starbucks qui exploite actuellement plus de vingt-huit mille cafés dans près de soixante-dix-sept pays à travers le monde, contre onze établissements seulement lors de l’arrivée en 1982 de M. Schultz.

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