L’affiche de l’événement à l’Opéra Garnier. / DR

Alors que la centaine de participants s’amasse dans l’entrée de l’Opera Garnier, le directeur pousse un cri, devant la foule : « le fantôme de l’Opéra, mais c’est impossible ! » Et pourtant, l’historique fantôme de l’Opéra est bien de retour, et met en danger la prochaine représentation au programme, La flûte enchantée de Mozart. Un seul espoir pour contrer le péril : les spectateurs qui devaient assister à la dernière répétition. A eux de parcourir les entrailles du Palais Garnier afin de retrouver les notes de partition volées par le fantôme, en une heure maximum.

Voilà l’intrigue d’un jeu d’un nouveau genre, un escape game, jeu d’évasion grandeur nature organisé pour la première fois dans le lieu historique qu’est l’Opéra-Garnier. « Le cadre apporte une plus-value, on fait ça dans un lieu chargé d’histoire, pas dans une pièce créée exprès comme pour d’autres escape game », témoigne Louis Delacroix, jeune Lillois venu à Paris pour l’événement. Comme lui, ils étaient nombreux à avoir réservé leur journée, ce samedi 9 juin pour participer à Inside Opéra. Oscillant entre un escape game classique et une visite guidée, l’événement a pour objectif de « faire découvrir le palais Garnier, de s’amuser et surtout d’apprendre » selon les mots de Pierre-Henri Londner, cofondateur de l’entreprise Team Break à l’initiative du projet.

L’enquête commence en bas des marches du Grand Escalier pour se dérouler ensuite dans les lieux emblématiques du bâtiment, le Grand Foyer, la Galerie du Glacier, ou encore la véritable loge du fantôme de l’Opéra. « Elle n’a pas été rajoutée, elle existait avant qu’on arrive ! » précise Pierre-Henri Londner. A chaque pièce correspond une intrigue qui permet de découvrir une note de musique. Une fois les huit résolues, il ne reste plus qu’à donner le précieux sésame à l’orchestre désœuvré. Seule absence, la salle de spectacle et son plafond peint par Marc Chagall – les joueurs peuvent l’admirer mais ne sont pas autorisés à y rentrer.

Les escape games, un succès populaire

La formule de ces jeux d’évasion grandeur nature a débarqué en France à la fin de l’année 2013. Depuis, le succès populaire ne se dément pas et de plus en plus de nouvelles salles dédiées à ces jeux collectifs ouvrent dans l’Hexagone. Au point de convaincre l’Opéra, construit sur les plans de l’architecte Charles Garnier, de s’y essayer. Il s’agit du second « Inside » mis au point par l’entreprise Team Break en partenariat avec RERE et les productions adonis. Le premier avait proposé aux participants un parcours immersif permettant la découverte des méandres du Parc des Princes en résolvant des énigmes.

Regroupée au départ et à l’arrivée, la centaine de personnes qui participent se voient répartis en petits groupes ayant tous la même mission. « Le concept est intéressant, ça permet de varier entre le ludique et le culturel » confie Samira, employée dans la fonction publique venue relever le défi avec une dizaine d’autres collègues. Ensemble, ils voguent de pièce en pièce, levant la tête pour scruter le plafond ou examiner en détail sur les murs. Après un petit flottement au début pour savoir par où commencer, le groupe enchaîne les réponses sans trop de problèmes. Comme les autres apprentis enquêteurs, ils bénéficient de l’aide des comédiens et des musiciens présents un peu partout. « Il y a une quinzaine de personnages qui déambulent dans le bâtiment en jouant des textes qui doivent aider les participants » détaille M. Lodner.

Après 50 minutes, Samira et ses collègues ont fini par découvrir les notes composant la partition manquante. « Ce n’était pas très difficile par rapport à d’autres auxquelles on a joué, en plus on peut voir ce que les autres groupes font, ce qui donne un indice si on est perdu » raconte Charlotte qui a une vingtaine d’escape games à son actif. Si le niveau de difficulté semble modeste à certains joueurs, ils ont apprécié la redécouverte des splendeurs du Palais Garnier ainsi que la surprise qui attend les participants à la fin du parcours.

Inside Opéra à l’Opéra Garnier, Place de l’Opéra, Paris 9. Du 9 juin au 2 septembre. De 22 à 28 euros