Le beau-frère du roi d’Espagne condamné en appel à plus de cinq ans de prison
Le beau-frère du roi d’Espagne condamné en appel à plus de cinq ans de prison
Le Monde.fr avec AFP
Inaki Urdangarin a été condamné mardi pour détournements de fonds publics, fraude fiscale et trafic d’influence. L’ancien médaillé olympique de handball pourrait être incarcéré dans les jours à venir.
Inaki Urdangarin, le 24 février 2017 à Palma. / Joan Llado / AP
Inaki Urdangarin, le beau-frère du roi d’Espagne Felipe VI, a perdu son procès en appel et été condamné mardi 12 juin par le tribunal suprême espagnol à cinq ans et dix mois de prison dans une affaire de corruption. Cette peine est légèrement inférieure à celle prononcée en première instance (six ans et trois mois) mais la sentence pourrait entraîner l’incarcération dans les jours à venir de cet ancien médaillé olympique de handball, qui dispose encore d’un recours possible devant le Tribunal constitutionnel.
Alors que la défense du mari de l’infante Cristina, sœur cadette du roi, avait plaidé la relaxe, le ministère public avait lui demandé à la cour d’alourdir la condamnation à dix ans d’emprisonnement. Si sa condamnation pour détournements de fonds publics, fraude fiscale et trafic d’influence a été confirmée par le tribunal mardi, il a en revanche été acquitté du délit de faux et usage de faux, ce qui explique la réduction de la peine de cinq mois.
M. Urdangarin avait été condamné en février 2017 par le tribunal de Palma de Majorque (archipel des Baléares) à six ans et trois mois de prison pour avoir détourné entre 2004 et 2006 des subventions attribuées à une fondation à but non lucratif qu’il présidait, appelée Noos.
Son associé Diego Torres a lui vu sa peine réduite de huit ans et six mois à cinq ans et huit mois.
Scandale pour la monarchie
Relaxée en première instance, l’infante Cristina avait seulement été condamnée, dans le cadre d’une procédure civile en tant que bénéficiaire des gains obtenus par son mari, à une amende de 265 000 euros, diminuée mardi en appel à 136 950 euros.
L’enquête sur ces affaires avait démarré au début des années 2010, alors que l’Espagne s’enfonçait dans la crise économique. Ce qui, combiné à d’autres scandales – dont un voyage du roi Juan Carlos au Botswana pour une partie de chasse à l’éléphant en 2012 ou son amitié avec une aristocrate allemande –, avait sérieusement terni l’image de la monarchie.
Au point de précipiter l’abdication du roi en faveur de son fils Felipe en juin 2014. Depuis, le nouveau roi a écarté sa sœur et son mari des cérémonies officielles, retirant à M. Urdangarin le titre de duc qui lui avait été concédé. Et le couple s’est installé loin des paparazzis avec ses quatre enfants, en Suisse.