LE TSAR DU JOUR

Musa règne sur le football nigérian / MARK RALSTON / AFP

En quarante-cinq minutes, Ahmed Musa est entré dans l’histoire du football nigérian. L’attaquant, qui joue depuis cinq saisons au CSKA Moscou (entrecoupées d’un passage peu concluant en Angleterre à Leicester) fait un peu figure de local de l’étape de la sélection du Nigeria dans cette Coupe du monde. Véritable amoureux du pays, il possède deux stations-essence au Nigeria qui portent son nom écrit en cyrillique.

A Volgograd, face à l’Islande, l’attaquant âgé de 26 ans est resté, comme son équipe, muet pendant toute la première période avant de sortir de sa boîte. Il a d’abord ouvert le score d’une frappe sous la barre après un magnifique contrôle, avant de doubler la mise en contre-attaque après avoir dribblé le gardien islandais.

Auteur de quatre buts dans un Mondial (deux au Brésil il y a quatre ans et deux contre l’Islande vendredi), Ahmed Musa est devenu le meilleur buteur en Coupe du monde de l’histoire du Nigeria. Il est aussi le troisième scoreur africain dans un Mondial, après Roger Milla et Asamoah Gyan. Le 26 juin, il aura l’occasion d’améliorer son total et de qualifier son équipe pour les huitièmes de finale, comme il y a quatre ans. Il faudra pour cela résister à l’Argentine, dernière du groupe mais pas encore éliminée. En 2014, face à ces mêmes Argentins, Musa avait inscrit un doublé.

LA MÈRE PARTIE

A 20 heures, samedi 23 juin, l’Allemagne sera dans une situation inédite en Coupe du monde depuis 1982. Elle jouera un deuxième match de poules, contre la Suède à Sotchi, sans avoir le moindre point. La défaite contre le Mexique a plus que déstabilisé les champions du monde en titre. Elle a réussi à les faire douter. Lors d’une de ces conférences de presse post-défaite historique que tout sélectionneur déteste, Joachim Löw a maintenu que non, ce n’était pas le cas, l’Allemagne allait très bien, merci.

« Au Mondial, le passé et les titres ne compteront pas, seules la forme et la performance seront prises en compte (…). Il n’y a aucune raison de s’effondrer, notre équipe a suffisamment d’expérience pour surmonter cette défaite. »

Des mots rassurants destinés à ses joueurs, qui quitteront la compétition en cas de nouvelle défaite, et aux supporteurs restés aux pays. Au pays, une partie des 82 millions de sélectionneurs allemands, et pas mal d’anciennes gloires footballistiques, critiquent les choix des joueurs, en particulier les titularisations de Mesut Özil, de Sami Khedira ou de Jérôme Boateng. Löw les a défendus publiquement et promet qu’ils seront encore titulaires.

« Pourquoi douterais-je de mes joueurs ? (…) S’agissant de joueurs qui sont au plus haut niveau depuis trois ou quatre ans, la confiance ne devrait pas être détruite après un simple match. »

Le manager général, Oliver Bierhoff, a pourtant promis une « impulsion » lors du deuxième match, ce que beaucoup ont interprété comme la présence dès le coup d’envoi du véloce ailier Marco Reus. On imagine mal que ladite impulsion soit liée à Niklas Süle, solide mais peu agile défenseur de 1 m 95 qui devrait débuter à la place de Mats Hummels, blessé de dernière minute. Voici une stat’ à avoir en tête avant de regarder ce match : la Mannschaft a toujours atteint au moins les quarts de finale en Coupe du monde depuis 1954. En voici une autre, qui met moins la pression à Löw et à ses joueurs : quand les Allemands ont perdu leur premier match en 1982, ils ont ensuite déroulé jusqu’en finale.

De nouveaux coéquipiers arrivés de Berlin. / ADRIAN DENNIS / AFP

AU PAYS DE VLAD

« A tous les supporteurs mexicains dans le stade, ne criez pas puto. » C’est le message qu’ont voulu faire passer la Fédération mexicaine et deux joueurs stars, Javier « Chicharito » Hernandez et Andrès Guardado, avant le match du 23 juin contre la Corée du Sud.

A chaque dégagement du gardien adverse, les Mexicains ont une tradition : crier très fort « puto » quand il frappe la balle. Le mot désigne un prostitué, et est considéré par la FIFA comme une insulte homophobe. Le Mexique a écopé d’une amende de 8 600 euros après le premier match contre l’Allemagne, et risque pire si le cri résonne encore samedi.

L’ŒIL DE MOSCOU

« C’est avec tristesse que nous avons découvert que le maillot qui a donné tant de bonheur à notre pays était saturé de chlorhydrate de cocaïne ».

La police colombienne a découvert que quatorze maillots de la sélection imprégnés de 5 kg chacun de cocaïne sous sa forme liquide étaient prêts à être envoyés vers Groningue, aux Pays-Bas. Après réception, la drogue devait être extraite par un chimiste.

« A première vue, un passionné de football ne remarque rien de nocif dans ces maillots, mais un doute apparaît lorsque l’on voit la destination de ce colis », a précisé la police. Elle a dénoncé les narcotrafiquants qui « profitent de la passion des supporteurs pour notre sélection ».

Avec 146 000 hectares consacrés à la culture de la feuille de coca, ingrédient de base de la cocaïne, la Colombie était, en 2016, le principal producteur et exportateur de cocaïne dans le monde, selon les Nations unies.

KOMINTERN

La Coupe du monde est aussi l’occasion de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête que ces derniers meurent oubliés dans nos spams.

Cette entreprise, autoproclamée « leader sur le marché du yaourt glacé », veut aussi surfer sur cette vague footballistique dont tout le monde parle. Saviez-vous que « le yaourt glacé 0 % » est une « alternative idoine à la crème glacée traditionnelle ». Et saviez-vous que pour célébrer les victoires des Bleus, vous avez droit à un « un yaourt glacé tricolore » ? Maintenant, vous savez.

POUCHKINE BALL

La Gazette est toujours poète. Aujourd’hui, Alexandre Pouchkine trouve les mots justes pour décrire le traumatisme national en Argentine, et en particulier cette incroyable minute de silence « pour le football argentin » sur le plateau de la chaîne TyC Sports.

« Comme la lampe qui pâlit devant l’aurore éblouissante
Ainsi le faux savoir palpite et se consume devant le soleil de l’esprit.
Que vive le soleil !
Que meurt la nuit ! »

Alexandre Pouchkine - Rouslan et Ludmila

RUSSIA TODAY

Le programme du jour

  • 14 heures : Belgique - Tunisie (à suivre en direct sur LeMonde.fr)
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