Une Française partie en Syrie condamnée à sept ans de prison
Une Française partie en Syrie condamnée à sept ans de prison
Le Monde.fr avec AFP
Claire Khacer, partie avec trois de ses enfants, avait épousé un cadre de l’organisation Etat islamique et séjourné quelques mois en Syrie.
La ville de Daraa, en Syrie, le 28 juin 2018. / MOHAMAD ABAZEED / AFP
Partie en Syrie au printemps 2015 avec trois de ses fils, Claire Khacer, Française de 42 ans a été condamnée vendredi 29 juin à sept ans de prison. Le tribunal correctionnel de Paris, qui a insisté sur la « particulière gravité des faits reprochés », a assorti ces sept ans d’une période de sûreté de moitié.
Claire Khacer avait quitté Cannes pour l’Algérie en février 2015, puis s’était rendue en Turquie avec trois de ses cinq fils, âgés de 2, 8 et 16 ans, dont un tétraplégique en fauteuil roulant. Elle avait ensuite gagné la Syrie fin mars 2015, où elle avait épousé à Raqa Oumar Diaw, un djihadiste français rencontré sur Facebook. L’homme était un cadre important de l’organisation Etat islamique, soupçonné d’avoir torturé des prisonniers et d’être « impliqué dans l’organisation d’attentats en France », selon le tribunal.
Un départ « préparé »
Claire Khacer a assuré qu’elle le prenait pour un « petit combattant ». Ils avaient divorcé sur place. Au bout de trois ou quatre mois, elle était repassée en Turquie, dont les autorités l’avaient expulsée en septembre. Elle avait été interpellée un an plus tard après avoir accouché d’un sixième fils, conçu avec Oumar Diaw. Le djihadiste est présumé mort en mai 2016.
Ce départ, loin d’être un « coup de tête », a été « préparé », a estimé la procureure. Selon elle, la prévenue « a fait le choix délibéré de partir avec ses enfants sur zone » « pour participer au projet de société » de l’Etat islamique, a maintenu des contacts avec des personnes radicalisées à son retour et envisagé de repartir.
Ses avocats ont, eux, assuré qu’il n’y avait dans ce séjour syrien aucun dessein terroriste. L’un d’eux, Alexandre Luc-Walton, avait exhorté le tribunal à « ne pas la condamner en tant que mauvaise mère ou “femme de” ».