Des députés de La France insoumise, le 4 avril 2018 à l’Assemblée nationale. / GERARD JULIEN / AFP

Pour la deuxième année consécutive, il n’y aura pas de député de La France insoumise à Versailles pour écouter le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès, prévu pour le 9 juillet. Le groupe parlementaire l’a décidé mardi 3 juillet, a annoncé Eric Coquerel sur son compte Twitter :

« Le monarque Emmanuel Macron recevra de nouveau les représentants du peuple à Versailles. Ils auront le droit d’écouter sa majesté et de lui répondre une fois qu’il sera parti. Ce nouveau monde a tout de l’ancien régime et rien de la République. Ce sera sans nous »

Alexis Corbière avait déjà laissé entendre lundi qu’une telle décision serait prise, dénonçant l’exercice du discours du « monarque présidentiel » devant le Congrès, sans interpellation possible des parlementaires. Il avait remis fortement en question sa présence pour ne pas « être un pot de fleurs de la communication présidentielle ». Les 17 députés, dont le groupe est présidé par Jean-Luc Mélenchon, avaient déjà refusé de se rendre au Congrès l’année dernière pour écouter le discours de M. Macron.

Les communistes seront présents

Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le chef de l’Etat peut prendre la parole devant les deux chambres du Parlement réunies, et « sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l’objet d’aucun vote ».

De leur côté, les parlementaires communistes, qui avaient aussi boycotté la rencontre en 2017, ont, en revanche, confirmé leur présence cette année mais ils prêteront auparavant « le serment de défendre une République démocratique », devant la salle du Jeu de paume, et appelleront à « un référendum » sur la réforme des institutions.

Que le chef de l’Etat s’exprime devant le Congrès « une fois par an, ça n’est pas un abus », a estimé le président des députés MoDem, Marc Fesneau, interrogé par la presse.

« C’est constitutionnel, issu de la réforme de Nicolas Sarkozy de 2008 » et « c’est très bien que l’on puisse faire un point d’étape » avec Emmanuel Macron, que ces discours ne soient « pas réservés aux moments de crise », a ajouté M. Fesneau, allié de la majorité, en référence à l’allocution de François Hollande après les attentats de novembre 2015.