Des photos diffusées sur les réseaux sociaux des joueurs de l’équipe nationale de rugby du Zimbabwe contraints de dormir dans la rue en Tunisie ont fait scandale, mardi 3 juillet dans leur pays.

Ces images montrent quelques-uns des « Sables », leur surnom, emmitouflés dans des couvertures sur un trottoir de Béja, dans le nord-ouest du pays, au milieu d’un fatras de valises.

« Notre équipe nationale de rugby est traitée de la façon la plus épouvantable en Tunisie. Ils ont été contraints de dormir dans la rue car le logement qui leur a été offert était dégoûtant », s’est indigné l’ex-ministre des Sports du pays, David Coltart.

Le XV du Zimbabwe doit rencontrer samedi celui de Tunisie dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde de 2019 au Japon.

« Quelque chose s’est mal passé »

Entraînée par le Sud-Africain Peter de Villiers, l’équipe, qui ne s’est plus qualifiée pour un Mondial depuis 1991, a perdu le week-end dernier contre le Kenya à Nairobi (45-36) et occupe la troisième place de sa poule de qualification.

« Comment peut-on accepter que notre équipe nationale, notre porte-drapeau, soit traitée ainsi ? », a insisté M. Coltart.

Khaled Babou, le délégué tunisien de Rugby Afrique, le nouveau nom de la Confédération africaine de rugby, a assumé la responsabilité de la situation imposée aux joueurs zimbabwéens et leur a présenté ses excuses : « Quelque chose s’est mal passé et j’en suis désolé. Tout cela a été réparé ce matin », a-t-il regretté mardi.

« Je peux vous assurer qu’il n’y avait absolument aucune intention de déstabiliser nos adversaires et nous ferons tout notre possible pour nous assurer qu’ils auront une bonne préparation avant le match de samedi », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Très en colère, M. Coltart a également mis en cause les autorités zimbabwéennes, les accusant de ne pas financer suffisamment le XV national.

« Dès leur arrivée, [les joueurs] ont été retenus six heures à la frontière et les autorités [tunisiennes] leur ont retenu leurs passeports en affirmant qu’ils devaient payer pour leurs visas environ 600 euros… qu’ils ne peuvent pas payer car ils n’ont plus d’argent », a-t-il raconté sur sa page Facebook.

La Fédération zimbabwéenne de rugby n’a pas pu être jointe immédiatement.

Le Zimbabwe se trouve depuis le début des années 2000 dans une situation économique et financière catastrophique.

Le pays tient le 30 juillet ses premières élections générales depuis le départ de Robert Mugabe, contraint par son parti et l’armée à démissionner après 37 ans de pouvoir.