Ce soir, l’un des cyberharceleurs de l’ex-actrice de films pornographiques Nikita Bellucci dormira en prison. Condamné, vendredi 6 juillet, à une peine de dix-huit mois d’emprisonnement, dont quinze avec sursis, par le tribunal correctionnel de Nanterre, il a fait l’objet d’un mandat de dépôt. Ce procès, qui se déroule quelques jours après la condamnation de deux harceleurs de la journaliste Nadia Daam, devrait faire date.

L’homme condamné, âgé de 33 ans mais en paraissant quinze de moins selon la journaliste de LCI Anaïs Condomines, présente à l’audience, est reconnu travailleur handicapé et vit encore chez ses parents. Les experts psychiatres ont décelé chez lui « des troubles du comportement sur fond d’épilepsie » et « un niveau intellectuel limité ».

Egalement poursuivi pour outrage

Il comparaissait pour des faits de « harcèlement sexuel de façon répétée » et « menace de crime » sur Nikita Bellucci, exposée par ailleurs à un harcèlement en ligne massif. Il lui avait envoyé des dizaines de mails à connotation sexuelle, ainsi que de très nombreuses menaces. Le cyberharceleur était également poursuivi pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » pour avoir copieusement insulté les policiers présents lors de son audition.

« Ce harcèlement a des répercussions sur ma santé psychique, a expliqué Nikita Bellucci à la barre. Je reçois cela tout le temps, c’est violent. Je ne suis pas qu’une actrice porno, je suis un être humain. Je ne mérite aucunement ce genre de choses. » « Quand la partie civile reçoit ces messages, elle ne sait pas qui les envoie, elle ne sait pas qui est derrière. Elle peut imaginer que ces mots vont se traduire dans la réalité », a ajouté son avocat, Eric Morain, lors de sa plaidoirie.

L’accusé, peinant à prendre la mesure de la gravité de ses actes car ils se déroulaient « sur Internet », s’est défendu en rappelant ses troubles psychiques : « C’est la maladie qui parlait, c’était pas moi ! »

« Ce n’est pas la maladie qui parle », a rétorqué le procureur, qui a estimé que le prévenu niait « la liberté de la femme » et a requis neuf mois de prison ferme. Il en aura finalement trois, ainsi qu’une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact avec la victime.