Inculpé pour l’agression sexuelle d’une troisième femme, Weinstein plaide non coupable
Inculpé pour l’agression sexuelle d’une troisième femme, Weinstein plaide non coupable
Le Monde.fr avec AFP
Lors d’une audience de quinze minutes au tribunal de Manhattan, l’avocat du producteur de 66 ans a réitéré que chacune de ses relations était « consentie ».
Harvey Weinstein au tribunal de Manhattan, le 9 juillet 2018. / LUCAS JACKSON / REUTERS
Inculpé pour l’agression d’une troisième femme, le producteur déchu Harvey Weinstein a plaidé lundi 9 juillet non coupable aux accusations d’agressions sexuelles lors d’une audience de quinze minutes au tribunal de Manhattan. Fin mai, il avait déjà plaidé non coupable aux premières inculpations annoncées par le procureur de Manhattan, concernant deux autres femmes.
Le procureur a demandé au juge d’assigner le producteur à résidence à Manhattan à la suite des nouvelles accusations, mais la défense a obtenu que les conditions de sa liberté surveillée actuelle, avec port d’un bracelet électronique, restent inchangées.
L’« acte sexuel forcé » dont il a été accusé le 2 juillet remonterait à juillet 2006, sur une femme dont l’identité n’a pas été précisée. Les deux précédentes inculpations, sur deux femmes différentes, portent sur un viol présumé remontant à 2013 et une fellation forcée datant de 2004.
« Pas un prédateur »
Depuis le début du scandale Weinstein, en octobre, près d’une centaine de femmes ont accusé le producteur d’abus sexuels, mais son avocat, Ben Brafman, maintient depuis le début que chacune de ces relations sexuelles était « consentie ». « M. Weinstein n’est pas un prédateur. Il n’est pas un violeur, et je pense qu’au bout du compte il sera exonéré », a répété lundi ce ténor du barreau new-yorkais, en assurant avoir des témoins et des courriers électroniques appuyant Weinstein.
L’avocate de la troisième femme, Gloria Allred, spécialisée dans la défense des femmes victimes d’agressions sexuelles, a, quant à elle, dénoncé la volonté apparente de Ben Brafman d’aller jusqu’au procès.
« Pour essayer de prouver le consentement, vous devrez appeler Weinstein à la barre pour qu’il dépose sous serment, ce qui voudrait dire qu’il serait soumis à un vigoureux contre-interrogatoire », lui a-t-elle lancé par communiqué interposé. « Etes-vous vraiment prêt à jeter les dés et espérer que votre client pourra répondre à des questions sous serment ? Je doute que vous preniez ce risque. »