Des militants de l’opposition masqués, à Managua, le 12 juillet. / INTI OCON / AFP

« Vidons les rues pour montrer que nous ne voulons plus de répression et que nous voulons qu’ils s’en aillent. » Au Nicaragua, l’Alliance civique pour la démocratie et la justice, coalition de l’opposition, a lancé vendredi 13 juillet une grève générale pour exiger le départ du président Daniel Ortega.

Les banques et écoles privées sont restées fermées, tout comme les magasins et centres commerciaux. Les rues et les bus étaient vides. La crainte des pillards a aussi poussé les commerçants à baisser leur rideau, dans ce pays où une vague de violence a fait 264 morts en trois mois, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

La veille, une marée bleu et blanc, les couleurs du Nicaragua, avait envahi les rues de la capitale et d’autres villes. Des affrontements durant une marche à Morrito, dans le sud-est du pays, ont fait cinq morts : quatre policiers et un manifestant.

Samedi, un convoi d’opposants en véhicules doit parcourir les quartiers est de la capitale, où la police et les groupes paramilitaires ont réalisé de violentes opérations pour démonter les barricades des manifestants. Un premier mouvement social identique avait bloqué le pays le 14 juin, faisant quatre morts.

Corruption et népotisme

Les adversaires d’Ortega demandent justice, des élections anticipées ou le départ du président, accusé d’avoir durement réprimé les manifestations qui secouent le pays et mis en place avec son épouse une dictature marquée par la corruption et le népotisme.

En réponse, le président Daniel Ortega a mobilisé ses partisans pour participer à une marche en mémoire de la révolution sandiniste de 1979, vendredi vers Masaya, la ville la plus rebelle du pays.

Face à l’aggravation de la situation, l’Organisation des Etats américains a convoqué une session extraordinaire vendredi sur le Nicaragua. Très influente au Nicaragua, l’Eglise catholique joue le rôle de médiatrice entre le gouvernement et l’opposition, en demandant notamment des élections anticipées, mais sans succès : le président Ortega a rejeté samedi cette éventualité.