En une nuit, les Vélo’v lyonnais font peau neuve
En une nuit, les Vélo’v lyonnais font peau neuve
Le Monde.fr avec AFP
Le groupe JCDecaux a lancé mardi soir le ballet des semi-remorques pour changer toute sa flotte de vélos en libre-service à Lyon.
Dans un entrepôt de Villeurbanne, les nouveaux Vélo’v patientent avant leur déploiement à Lyon, le 17 juillet. / PHILIPPE DESMAZES / AFP
Nom de code : « nuit des 4 000 ». Objectif : changer la totalité des vélos en libre-service à Lyon entre mardi 17 et mercredi 18 juillet. Un « challenge » pour le groupe JCDecaux, en guise de pied-de-nez au fiasco des Vélib’parisiens dont il a perdu le contrat.
« C’est un vrai défi technique et industriel mené depuis des mois. (…) Un peu votre finale de Coupe du monde à vous », a lancé au début de l’opération le directeur régional Rhône-Alpes de JCDecaux, Pascal Chopin, à l’adresse des 120 salariés venus de toute la France pour l’occasion.
Changer l’ensemble du parc en une seule nuit était « dans l’ADN de l’offre » présentée par JCDecaux à la Métropole de Lyon pour renouveler son contrat, afin qu’il y ait une « continuité » du service, souligne Anthonin Darbon, directeur d’exploitation France de Cyclocity – filiale de JCDecaux – qui lança Vélo’v en 2005.
Le géant français de l’affichage a conservé le marché lyonnais jusqu’en 2032, après s’être fait doubler à Paris par le consortium Smovengo, qui accumule les ratés depuis six mois. Mais « l’idée n’est pas de se comparer à Paris », a tenu à préciser le président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld, « très serein » devant l’organisation toute « militaire » du groupe JCDecaux.
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« Plus léger, plus maniable »
A 20 heures a débuté le ballet des 32 semi-remorques, chargés depuis la veille par des salariés en insertion avec les nouveaux modèles de Vélo’v, plus légers et relookés. Les stations avaient été vidées un peu plus tôt. Cadence annoncée : 400 vélos installés à l’heure. A 4 heures du matin mercredi, 3 200 nouveaux vélos devaient être prêts à l’emploi et 400 devaient encore être installés jusqu’au petit matin ; 400 autres resteront en stock pour assurer la maintenance.
Sur la première station dotée des nouvelles montures, à Villeurbanne, les premiers utilisateurs semblaient conquis : « magnifique », « plus léger, plus maniable », estime Pierre, boulanger de 20 ans, qui a parcouru 5 km avec un ancien modèle depuis la colline de la Croix-Rousse dans l’unique but d’essayer le nouveau. « Le panier est plus large et il est plus stylé », relève pour sa part Taher, étudiant de 22 ans et utilisateur régulier des Vélo’v.
Avant le renouvellement de la flotte, une première étape s’était déroulée le 29 mai avec la migration du système informatique et le lancement d’une application numérique qui permet notamment de louer un vélo depuis un téléphone.
Nombre d’abonnés en hausse
Cette bascule ne s’est pas faite sans quelques couacs, avec un pic d’environ 1 200 appels par jour au service client, contre 300 à 400 habituellement, admet M. Chopin. Mais elle n’a pas empêché une hausse du nombre d’abonnés : ils sont 73 000 actuellement contre 68 000 auparavant, pour près de 9 millions de trajets par an.
Les bornes ont aussi fait peau neuve depuis plusieurs semaines. Outre le changement des façades, de futures fonctionnalités sont prévues comme la dépose du vélo à proximité d’une station pleine.
En 2020, après quelques modifications techniques, 2 500 vélos deviendront en outre hybrides, la location d’une batterie amovible permettant une assistance électrique. Une « première mondiale », selon la Métropole et JCDecaux.
Mais ces changements s’accompagnent aussi d’une hausse tarifaire. Si les 30 premières minutes d’utilisation restent gratuites, le tarif à la journée a bondi de 1,5 à 4 euros et celui de l’abonnement annuel est passé de 25 à 31 euros – de 15 à 16,5 euros pour les 14-25 ans, le tarif pour les bénéficiaires du RSA restant à 15 euros. Une hausse que Taher juge « logique » compte tenu de « l’amélioration du service ». Mais elle fait aussi des mécontents.