Violences sur un manifestant : le parquet ouvre une enquête visant un collaborateur de Macron
Violences sur un manifestant : le parquet ouvre une enquête visant un collaborateur de Macron
L’enquête préliminaire vise Alexandre Benalla. Elle porte sur les chefs de violences par personne chargée d’une mission de service public, usurpation de fonctions, et usurpation de signes réservés à l’autorité publique.
Alexandre Benalla (droite), avec Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle au salon de l’agriculture, le 1er mars 2017 à Paris. / LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le parquet de Paris a annoncé, jeudi 19 juillet, l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits reprochés à Alexandre Benalla, chargé de mission à l’Elysée, adjoint au chef de cabinet du président de la République, François-Xavier Lauch.
L’enquête porte sur les chefs de violences par personne chargée d’une mission de service public, usurpation de fonctions, et usurpation de signes réservés à l’autorité publique. Elle a a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Le 1er mai, M. Benalla, équipé d’un casque à visière des forces de l’ordre, a frappé un jeune homme qui se trouvait à terre pendant une manifestation qui se tenait place de la Contrescarpe, à Paris.
« Dernier avertissement avant licenciement »
Depuis mercredi soir, et la révélation de cette affaire par Le Monde, plusieurs responsables politiques ont appelé à des sanctions à l’encontre de ce collaborateur, Alexandre Benalla, et réclamé que la justice soit saisie des faits.
Le porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit, a réagi jeudi matin en annonçant que M. Benalla avait déjà été mis à pied pendant quinze jours, sans salaire, et qu’il ne s’occupait plus de la sécurité des déplacements présidentiels. « Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement », a ajouté M. Roger-Petit.
Alexandre Benalla a cependant gardé son titre et son poste à l’Elysée, mais a été rétrogradé en interne. Sa hiérarchie avait été mise au courant de ses agissements dès le lendemain des faits.
D’après Dominique Rizet, consultant police justice pour BFMTV, citant une source policière, lors du retour des Bleus en France après leur victoire en finale de la Coupe du monde, Alexandre Benalla était dans le bus avec eux. « Il était à Roissy, il s’est occupé de la sécurité des Bleus, il était dans le bus lors de la descente des Champs-Elysées », a-t-il expliqué sur la chaîne d’information en continu.
Un deuxième homme mis à pied
Bruno Roger Petit a également annoncé qu’Alexandre Benalla était ce jour-là accompagné d’un autre homme, un gendarme réserviste par ailleurs employé de La République en marche. D’après le porte-parole, il était « très ponctuellement mobilisé comme d’autres réservistes par le commandement militaire de la présidence de la République ». Celui-ci a « outrepassé son autorisation de la même manière qu’Alexandre Benalla et a été sanctionné comme lui d’une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire ». « Il a été mis fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République », a ajouté Bruno Roger Petit.