Le parti islamiste Ennahda décroche la majorité des mairies tunisiennes
Le parti islamiste Ennahda décroche la majorité des mairies tunisiennes
Le Monde.fr avec AFP
Nidaa Tounès, le parti du président tunisien Béji Caïd Essebsi, arrive en deuxième position en remportant la direction de 80 municipalités.
Le parti islamiste Ennahda a remporté le plus grand nombre de mairies à l’issue des premières municipales démocratiques de Tunisie, a annoncé, jeudi 19 juillet, le ministère des affaires locales à l’AFP.
Ce scrutin s’est tenu le 6 mai, puis les conseillers municipaux ont été amenés à élire les maires dans chaque localité. A ce jour, 347 maires sur 350 ont été désignés.
Deuxième parti au pouvoir – après Nidaa Tounès, fondé par l’actuel président Béji Caïd Essebsi –, Ennahda a décroché 130 mairies, a indiqué le ministère de l’environnement et des affaires locales.
Les listes indépendantes arrivent en deuxième position avec 114 mairies, juste devant Nidaa Tounès, qui a remporté 80 municipalités. 23 ont été remportées par d’autres partis, d’après la même source.
Ennahda est notamment majoritaire dans le gouvernorat de Sfax (centre), où le mouvement dispose de 14 mairies sur 23, et dans celui de Gabès (sud, 11 mairies sur 16).
A Tunis, une candidate du parti, Souad Abderrahim, est devenue au début du mois la première femme maire de la ville.
Démocratie au niveau local
Selon l’ONG Al-Bawsala, qui évalue le travail législatif depuis la révolution de 2011, 20 % des maires tunisiens sont désormais des femmes, à la faveur d’une nouvelle loi électorale exhortant à la parité, dans l’esprit de la Constitution de 2014.
En termes de sièges, les listes indépendantes étaient arrivées en tête de ces municipales, marquées par une forte abstention, devant Ennahda et Nidaa Tounès.
Les élus locaux, qui disposent de pouvoirs plus étendus que leurs prédécesseurs, devront conduire la décentralisation, un projet crucial dans un pays où les municipalités étaient jusque-là peu autonomes, dépendantes d’une administration centrale souvent clientéliste.
Depuis la révolution qui avait chassé Ben Ali du pouvoir en 2011, elles étaient administrées par des délégations spéciales, à la gestion souvent défaillante, et la tenue des municipales avait été à plusieurs reprises reportée, dans l’attente notamment de l’adoption d’un nouveau Code électoral.
Ces élections devaient aussi permettre d’ancrer la démocratie au niveau local, et pour les partis de renforcer leur présence dans les différentes régions, alors que l’année 2019 doit être marquée par la tenue d’élections législatives et présidentielle.