Affaire Benalla : audition d’Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris
Affaire Benalla : audition d’Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris
La commission d’enquête a pour objectif de « faire la lumière sur les événements survenus à l’occasion de la manifestation parisienne du 1er mai 2018 ».
Après Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, et Michel Delpuech, préfet de police, lundi 23 juillet à 10 heures puis à 14 heures, c’est au tour de M. Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris, d’être auditionné à 21 heures par la commission des lois de l’Assemblée nationale consacrée à l’affaire Benalla, constituée pour l’occasion en commission d’enquête. Cette commission a pour objectif de « faire la lumière sur les événements survenus à l’occasion de la manifestation parisienne du 1er mai 2018 ».
Suivez son audition en direct :
Dans son propos introductif, M. Gibelin affirme avoir été informé de la présence d’Alexandre Benalla sur le terrain, aux côtés des forces de l’ordre, lors de la manifestation du 1er mai le lendemain de celle-ci, le 2 mai au matin. Comme MM. Collomb et Delpuech, il dit ne pas avoir été au courant de sa participation à la manifestation avant cela. Il indique aussi que c’est le chef d’état-major de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), Laurent Simonin, qui a donné l’autorisation à Alexandre Benalla.
Contradiction entre les propos de MM. Collomb et Delpuech
Gérard Collomb a été auditionné ce matin pendant plus de deux heures par la commission d’enquête. Il a répondu aux questions des députés, renvoyant la responsabilité d’éventuels manquements au préfet de police et au cabinet d’Emmanuel Macron.
Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a ensuite été entendu dans l’après-midi. Il a notamment expliqué que ces faits étaient « le résultat de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain ». Interrogé sur cette dernière formule, M. Delpuech a engagé la responsabilité de l’Elysée. « La relation quotidienne de proximité et de confiance entre la préfecture de police et les services de l’Elysée est une nécessité. Quand on bascule dans un lieu de proximité à une relation qui perd de sa pureté, on prend des risques, c’est ce que j’ai voulu évoquer par cette expression. »
Les propos des deux hommes sont entrés, sur certains éléments, en contradiction : quand M. Collomb a déclaré n’avoir été mis au courant de l’existence de la vidéo mettant en cause M. Benalla que le 2 mai, en début d’après-midi, M. Delpuech assure avoir été en contact avec le ministère de l’intérieur peu après 10 heures, le matin même, et se serait vu répondre que les services de M. Collomb étaient déjà au courant de l’affaire.
Notre sélection d’articles sur l’affaire Benalla
Retrouvez nos principaux contenus liés à l’affaire Benalla, du nom de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron que Le Monde a identifié en train de molester un manifestant en marge des manifestations du 1er Mai.
- Mercredi 18 juillet, Le Monde publie ses premières révélations et écrit avoir identifié Alexandre Benalla sur une vidéo mise en ligne dès le 1er mai sur YouTube.
- Le public découvre alors le visage de cet homme et de sa « bande », qui ne quitte jamais le sillage d’Emmanuel Macron depuis l’élection présidentielle.
- La préfecture de police de Paris se retrouve embarrassée et fragilisée par l’affaire Benalla.
- En cinq jours, l’affaire est devenue un scandale d’Etat : retrouvez le déroulement des événements dans l’ordre chronologique.
- A l’Assemblée nationale, une commission d’enquête a été mise en place et a auditionné le ministre de l’intérieur, qui s’est dédouané sur l’administration.
- Le point sur les pouvoirs de cette commission, mise en place pour un mois.
- Dommage collatéral, l’examen de la révision constitutionnelle a été formellement suspendu et ne reprendra pas avant la rentrée.
- Après des jours de silence, Emmanuel Macron a finalement commencé à organiser la riposte, près d’une semaine après nos révélations.
- Pour Jean-Pierre Mignard, avocat pénaliste, proche du président Emmanuel Macron : « L’Elysée a sous-estimé la faute d’Alexandre Benalla. »
- Paul Cassia, professeur de droit à Paris-I estime lui que « l’affaire Benalla appelle un vaste changement institutionnel ».