Badge d’accès à l’Assemblée nationale : Rugy diligente une enquête administrative
Badge d’accès à l’Assemblée nationale : Rugy diligente une enquête administrative
Le badge d’Alexandre Benalla a été utilisé à deux reprises en mai, alors qu’il était suspendu de ses fonctions.
Paris, le 19 juillet 2018, à l'Assemblée nationale. / LAURENCE GEAI POUR LE MONDE
Le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, a demandé mardi 31 juillet l’ouverture d’une enquête administrative interne afin d’« identifier les responsabilités dans la divulgation de données à caractère personnel, relatives à ces badges électroniques, et concernant l’accès aux bâtiments de l’Assemblée nationale ».
« Les données relatives au badgeage électronique sont à caractère personnel et ne peuvent en aucun cas être rendues publiques », rappelle M. de Rugy dans un communiqué, sans mentionner explicitement M. Benalla, bien que l’annonce soit faite après la parution d’un article du Figaro selon lequel le badge d’accès à l’hémicycle de ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron avait été utilisé à une date à laquelle il était suspendu de ses fonctions.
Mis à pied
Selon Le Figaro, Alexandre Benalla « a usé de son badge à deux reprises pour se rendre à l’Assemblée nationale » les 16 et 17 mai. Or, il était à cette période mis à pied pour avoir été l’auteur de violences filmées à l’encontre de deux manifestants, en marge du défilé du 1er Mai, place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris, comme l’a révélé Le Monde le 18 juillet. L’entourage de M. de Rugy a confirmé au Monde que le badge de M. Benalla avait été utilisé à ces dates.
Les députés avaient découvert peu de temps après, par le biais d’un député de l’opposition, qu’Alexandre Benalla s’était vu attribuer en juillet 2017 un badge d’accès à l’Assemblée nationale à la demande du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron. L’ex-collaborateur a dit par la suite dans un entretien au Monde l’avoir demandé parce qu’il aimait « aller à la salle de sport de l’Assemblée », et a reconnu que c’était un « caprice ».
Notre sélection d’articles sur l’affaire Benalla
Retrouvez nos principaux contenus liés à l’affaire Benalla, du nom de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron que Le Monde a identifié en train de molester un manifestant en marge des manifestations du 1er-Mai.
- Mercredi 18 juillet, Le Monde publie ses premières révélations et écrit avoir identifié Alexandre Benalla sur une vidéo mise en ligne dès le 1er mai sur YouTube.
- Le public découvre alors le visage de cet homme et de sa « bande », qui ne quitte jamais le sillage d’Emmanuel Macron depuis l’élection présidentielle.
- D’une ZUP d’Evreux jusqu’au premier cercle du président : récit d’une ascension mystérieuse.
- En quelques jours, l’affaire est devenue une affaire d’Etat.
- Benalla, Mizerski, Crase... qui sont les personnages-clés ?
- A l’Assemblée, une commission d’enquête présidée par la députée LRM Yaël Braun-Pivet a mené des auditions. Une semaine plus tard, l’opposition claque la porte accusant l’Elysée de vouloir « torpiller » les travaux.
- Le point sur les auditions de : Gérard Collomb, ministre de l’intérieur ; Michel Delpuech, préfet de police de Paris ; Patrick Strzoda, directeur de cabinet de l’Elysée.
- Dommage collatéral, l’examen de la révision constitutionnelle a été suspendu et ne reprendra pas avant la rentrée et Les Républicains déposent une motion de censure contre le gouvernement.
- Dans cette affaire, la question des images de vidéosurveillance est centrale alors que trois policiers ont été sanctionnés pour les avoir transmises à M. Benalla et que l’Elysée est accusée de les avoir instrumentalisées.
- Après une semaine de silence, Emmanuel Macron s’est finalement exprimé devant des députés en assurant qu’il était le « seul responsable » de l’affaire.
- Les plaignants se sont également exprimés via leur avocat qui les présente comme « des badauds qui venaient assister à une manifestation ».
- Pour Jean-Pierre Mignard, avocat pénaliste, proche du président Emmanuel Macron : « L’Elysée a sous-estimé la faute d’Alexandre Benalla. »
- Plus d’une semaine après les révélations du « Monde », l’ex-chargé de mission de l’Elysée, Alexandre Benalla, a accepté de répondre longuement à nos questions dans un entretien exclusif.