Olga Kouratcheva, emprisonnée quinze jours avec Veronika Nikoulchina et Olga Pakhtoussova, à sa sortie, le lundi 30 juillet à Moscou. / MAXIM SHEMETOV / REUTERS

Elles venaient juste de sortir de quinze jours de prison, pour avoir perturbé la finale de la Coupe du monde. Quatre membres du groupe contestataire russe Pussy Riot ont été arrêtés par la police lundi 30 juillet à Moscou. Veronika Nikoulchina, Olga Kouratcheva et Olga Pakhtoussova ont eu à peine quelques secondes pour célébrer leur libération, avant d’être forcées de monter quelques secondes plus tard dans un fourgon de police.

Un quatrième militant, Piotr Versilov, qui sortait d’un autre centre de détention moscovite, a tweeté qu’il était lui aussi détenu par la police antiémeutes et conduit à proximité du stade Loujniki, à l’endroit où le groupe avait été conduit après l’incident lors de la finale France-Croatie. Aucune explication n’a été fournie à la presse par les autorités.

« [Les policiers] disent qu’ils vont nous placer en état d’arrestation pour la nuit. »

De son côté, Olga Pakhtoussova a publié sur Twitter une vidéo prise à l’intérieur du fourgon, où elle affirme que la police les accusait d’infraction à la loi sur les rassemblements publics, sans plus de précisions.

Revendication

Le 23 juillet un tribunal avait rejeté les appels des quatre militants, détenus pour avoir fait irruption en uniforme de policier sur la pelouse du stade pendant la finale de la Coupe du monde, le 15 juillet dans la capitale russe. Tous les quatre avaient été reconnus coupables d’avoir « gravement enfreint les règles du comportement des spectateurs », et condamnés à quinze jours de prison avec interdiction d’assister à des événements sportifs pendant trois ans.

Leur coup d’éclat, survenu à la 53e minute du match, a eu lieu devant le président russe Vladimir Poutine, ainsi que ses homologues français Emmanuel Macron et croate Kolinda Grabar-Kitarovic. Le groupe russe Pussy Riot avait revendiqué cet acte, diffusant également une liste de six requêtes, exigeant notamment la libération des « prisonniers politiques » en Russie, la fin des arrestations lors des manifestations pacifiques et « l’autorisation de la concurrence politique dans le pays ».

L’action la plus connue des Pussy Riot remonte à février 2012, lorsque plusieurs membres avaient chanté une « prière punk » contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou. Trois membres du groupe avaient été condamnés en août 2012 à deux ans de camp, notamment pour « hooliganisme motivé par la haine religieuse ». Ekaterina Samoutsevitch avait été libérée en octobre 2012, tandis que Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina avaient purgé vingt-deux mois de leur peine.