La Corée du nord poursuit ses programmes nucléaire et balistique, selon l’ONU
La Corée du nord poursuit ses programmes nucléaire et balistique, selon l’ONU
Un rapport remis au Conseil de sécurité indique que le pays continue en outre d’exporter ressources et armements, en violation des interdictions et restrictions qui lui sont imposées.
L’entrée d’un tunnel sur le site de tests nucléaires de Punggye-ri photographié le 24 mai 2018 avant que celui-ci ne soit détruit le même jour. / NEWS1 / AFP
La Corée du nord n’a pas mis fin à son programme nucléaire et a eu recours à des transbordements illégaux de produits pétroliers en mer, de bateau à bateau, pour contourner les sanctions des Nations unies, selon un rapport d’experts des Nations Unies remis au Conseil de sécurité. Selon ce rapport, la Corée du Nord a aussi « continué de défier les résolutions du Conseil de sécurité à travers une hausse massive des transferts illicites de produits pétroliers en mer en 2018 ».
Le panel d’experts de l’ONU a pointé des violations d’une interdiction d’exportation du charbon, du fer et d’autres marchandises nord-coréennes, notamment de fer et d’acier à la Chine, à l’Inde et d’autres pays, qui lui a rapporté près de 14 millions de dollars d’octobre à mars dernier au régime de Kim Jong Un. Ces violations ont rendu le dernier train de sanctions des Nations Unies adopté l’an dernier « sans effet » en bafouant les restrictions imposées par l’ONU, ajoute le texte.
Pyongyang a en outre « tenté de fournir du petit armement et des armes légères ainsi que d’autres équipements militaires » à la Libye, au Yémen et au Soudan. Le rapport identifie un trafiquant d’armes syrien, Hussein Al-Ali, qui a fourni « un éventail d’armes conventionnelles, et dans certains cas des missiles balistiques, à des groupes armés au Yémen et en Libye ». Les armements étaient fabriqués en Corée du nord, précise le rapport.
Les diplomates nord-coréens ont joué un rôle essentiel dans ce processus, en ouvrant de multiples comptes bancaires à l’étranger. En dépit d’une interdiction des coentreprises avec la Corée du nord, le rapport dévoile l’existence de plus 200 de celles-ci, beaucoup d’entre elles avec la Russie.
Le panel d’experts est chargé du suivi de l’application des sanctions adoptées après le sixième test nucléaire et balistique de Pyongyang.
Pompeo se dit « optimiste » mais admet que « cela prendra du temps »
Présent au forum de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Singapour, Mike Pompeo a insisté sur « l’importance de maintenir la pression diplomatique et économique sur la Corée du Nord, afin d’arriver à une dénucléarisation définitive et totalement vérifiée à laquelle la Corée du Nord s’est engagée ». Lors d’une conférence de presse, il a ajouté avoir demandé aux membres de l’Asean « d’appliquer strictement toutes les sanctions, y compris la cessation totale de transferts illégaux de pétrole entre navires » à destination la Corée du Nord.
Le secrétaire d’état, qui est chargé des négociations pour la mise en œuvre de cet engagement, a déclaré que « le monde est uni vers cet objectif », « je suis optimiste dans notre succès », a-t-il assuré. Mais « nous savons tous que cela prendra du temps », a-t-il aussitôt ajouté, pour relativiser l’absence de progrès concrets, admettant que « le calendrier final pour la dénucléarisation sera fixé par le président Kim, au moins en partie ».
Le chef de la diplomatie américaine a cependant assuré ne pas avoir rencontré les Nord-Coréens lors des réunions de Singapour, malgré la présence de son homologue Ri Yong Ho. Il n’a pas dit si une telle rencontre pouvait avoir lieu avant son départ samedi après-midi.
Pompeo a en outre particulièrement critiqué la Russie, évoquant des informations selon lesquelles elle continuait de faire affaire avec des Nord-Coréens et d’offrir du travail aux travailleurs expatriés nord-coréens, source importante de revenus pour le régime de Pyongyang. « Ce serait une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies » et « toute violation » sera « prise très au sérieux par les Etats-Unis », a-t-il lancé, promettant d’en parler avec Moscou.
Après une escalade des tensions sans précédent en 2017, ponctuée par des tirs de missiles et un essai nucléaire majeur de la part du régime reclus de Pyongyang, ainsi que par des sanctions internationales de plus en plus strictes en retour, l’année 2018 a été marquée par un dégel spectaculaire. Il a abouti au sommet historique le 12 juin, à Singapour, entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.