Ligue 1 : Le PSG découvre l’austérité et fait confiance à son centre de formation
Ligue 1 : Le PSG découvre l’austérité et fait confiance à son centre de formation
Par Alexandre Pedro
Le champion de France, qui lance sa saison ce dimanche face à Caen, s’est montré - pour l’instant - beaucoup plus raisonnable sur le marché des transferts cet été.
Depuis 2011 et le début de l’ère qatarienne, le Paris Saint-Germain dépensait sans compter. L’été dépensier du club était le feuilleton vedette du mercato estival en Ligue 1. L’épisode pilote en 2011 donnait le ton avec 82,2 millions d’euros dépensés et le jeune Javier Pastore recruté pour 42 millions à Palerme. En 2014, la cigale parisienne se refrénait quelque peu (David Luiz et Serge Aurier pour un total de 59,9 millions) avant de faire de nouveau chauffer le chéquier en août 2017 avec les arrivées de Neymar pour 222 millions et celle de Kylian Mbappé sous forme d’un prêt avec option d’achat de 180 millions.
Mais depuis que l’Union des associations européennes de football (UEFA) lui a infligé une amende de 60 millions d’euros - et pire le menace d’une suspension en Ligue des champions - le PSG sait qu’il doit donner des gages de gestion de bon père de famille. Et avant la fermeture du marché des transferts en France le 31 août à minuit, le club parisien affiche pour l’instant une austérité luthérienne.
Arrivé libre de la Juventus, Gianluigi Buffon est la seule recrue enregistrée pour le moment. Et même si le salaire du gardien italien est estimé à près de cinq millions d’euros annuels, Paris a montré à l’UEFA qu’il avait tenu compte de ses avertissements. Le 13 juin, sa chambre d’instruction de l’instance de contrôle financier des clubs (ICFC) considérait d’ailleurs que le champion de France était dans les clous du fair-play financier, même s’il reste sous observation.
D’acheteur, le PSG a donc mué en vendeur et récupéré 73 millions avec les transferts de Pastore, Berchiche, Edouard, Krychowiak et Ikoné. L’opération dégraissage doit encore se poursuivre, les dirigeants parisiens espèrent bien récolter 60 millions avec la vente de Gonçalo Guedes, mais c’est 20 de trop pour le FC Valence où l’attaquant portugais était prêté la saison dernière.
Et dans le sens des arrivées ? Paris est certes devenu raisonnable et un transfert à la Neymar paraît assez improbable, mais doit encore compléter son effectif. Son marché est loin d’être fini. Un latéral gauche et un milieu défensif figurent sur la liste des courses depuis plusieurs semaines. Le directeur sportif, Antero Henrique, a beaucoup tenté, fait jouer ses réseaux mais pour l’instant rien ne mord. N’Golo Kanté a bien été approché pour remplacer le retraité Thiago Motta, mais le champion du monde a préféré rester fidèle à Chelsea. Les noms de Witsel, Fellaini, Pogba et Weigl ont aussi circulé. De simples rumeurs ou des pistes vite abandonnées.
Tuchel refuse de parler du mercato
Alors pour sa première sur le banc, Thomas Tuchel va devoir faire du neuf avec du vieux lors de la réception dimanche de Caen au Parc des Princes (à 21h). En français dans le texte, l’entraîneur allemand a très vite évacué la première question mercato venue à lui en conférence de presse d’avant match : « Je ne veux et ne peux rien dire sur le mercato. On est samedi et dans une heure on a un entraînement, ce n’est pas le moment. »
Pourtant, le compte n’y est pas pour celui dont l’arrivée a été officialisée le 14 mai. L’ancien technicien de Dortmund souhaite l’apport d’un ou deux latéraux polyvalents dans le cas où il ferait évoluer son équipe en 3-5-2, son schéma préférentiel. Le dossier Sandro (Juventus) au point mort, le PSG serait intéressé selon le Parisien par l’international anglais de Tottenham, Danny Rose. En attendant, le poste d’arrière gauche sera tenu face à Caen par le jeune Stanley Nsoki, défenseur axial formé au club, qui remplace un Layvin Kurzawa… pressenti aussi sur le départ.
L’attaquant du PSG, Timothy Weah, le 21 juillet à Klagenfurt (Autriche) / LISI NIESNER / REUTERS
Entre les blessures, les vacances différées des mondialistes et des recrues qui tardent à arriver, Thomas Tuchel a lancé dans le grand bain plusieurs jeunes issus du centre de formation (Timothy Weah, Yacine Adli, Colin Dagba, Kévin Rimane) pendant les matchs de préparation ou lors de la victoire contre Monaco (4-0) dans le trophée des champions.
Christopher Nkunku (20 ans) a profité lui du départ de Pastore pour montrer tout son talent en milieu de terrain, lui, habitué à se nourrir des miettes depuis deux saisons (20 matchs en Ligue 1). Séduit, Thomas Tuchel lui a déjà assuré un temps de jeu plus conséquent. Mais si l’Allemand salue la qualité de la formation parisienne (« On a une équipe avec 15-16 joueurs de très haut niveau ») il préfère prévenir : « Ce serait injuste de dire aux jeunes qu’ils peuvent jouer tout le temps. Ces jeunes ont besoin d’être protégés, car il y aura des temps plus durs ». Et peut-être quelques arrivées - enfin - d’ici le 31 août. La saison dernière, le PSG avait officialisé la venue de Kylian Mbappé lors de la journée de clôture du marché des transferts.