Alex Jones, tête de proue de l’extrême droite américaine, temporairement banni de Twitter
Alex Jones, tête de proue de l’extrême droite américaine, temporairement banni de Twitter
Jusqu’ici, Twitter était l’une des rares plates-formes à lui donner encore la parole. Selon le cofondateur du site, il n’en aurait en effet pas violé les règles. Jusqu’à présent.
Alex Jones et son site Inforwars sont très populaires au sein de l’extrême droite américaine. / Lucas Jackson / REUTERS
Twitter a finalement banni, mardi 14 août, Alex Jones, tête de proue des complotistes américains. En cause : une vidéo postée par M. Jones sur le réseau social, dans laquelle il appelle les Américains à se tenir prêts à prendre les armes contre certains groupes, parmi lesquels les médias. Pour Twitter, cette vidéo ne respecte en effet pas les règles de la plate-forme, qui interdit à ses utilisateurs d’appeler à la violence.
Il ne s’agit cependant que d’un simple avertissement : M. Jones pourra recommencer à tweeter d’ici une semaine. En attendant, il redouble d’efforts sur GAB, réseau social « alternatif » se voulant un équivalent d’extrême droite de Twitter.
Le compte officiel d’Infowars, le site d’informations conspirationniste dont il est le propriétaire et le visage, est quant à lui toujours en ligne.
Interdit de réseaux sociaux
Jusqu’ici, le réseau social aux 280 caractères détonnait au sein de la Silicon Valley, en assumant de laisser la parole au conspirationniste américain, quand Facebook, YouTube ou Apple avaient déjà pris le parti de le bannir, lui et la plupart de ses émissions, de leurs réseaux.
Au point que, mardi 7 août, Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, avait dû s’en justifier : « Nous n’avons pas suspendu les comptes d’Alex Jones ou d’Infowars. Nous savons que c’est difficile pour beaucoup de gens, mais la raison est simple : il n’a pas violé nos règles. »
En prenant la décision de suspendre temporairement Alex Jones, Twitter entend ainsi faire la preuve à la fois de sa fermeté, mais aussi de la validité de son parti pris : sanctionner au cas par cas les débordements du conspirationniste, plutôt que de le bannir totalement.
Une enquête menée par CNN et publiée le 9 août avait en effet fait douter de la détermination de Twitter et de la sincérité des déclarations de Jack Dorsey : selon le média américain, Alex Jones avait déjà par le passé diffusé sur Twitter plusieurs vidéos racistes, sexistes, ou appelant au harcèlement, sans pour autant être inquiété.
Bienvenu à la Maison Blanche
Sa ligne éditoriale : relayer les derniers complots à la mode. « Les vaccins causent l’autisme », « un génocide blanc est en cours en Afrique du Sud », « des particules chimiques présentes dans l’eau rendent les grenouilles gay » : M. Jones va même jusqu’à dire que la fusillade de l’école primaire Sandy Hook, où vingt enfants âgés de 6 à 7 ans ont perdu la vie en 2012, a été montée de toutes pièces par le gouvernement, dans le seul but d’interdire la vente d’armes semi-automatiques.
Alex Jones affirme aussi avoir inventé et transmis à Donald Trump l’expression « les médias sont l’ennemi du peuple », que le président utilise lors des meetings tenus à l’occasion de la campagne pour les élections de mi-mandat en novembre. Le conspirationniste américain a même obtenu en mai dernier une accréditation presse temporaire pour la Maison Blanche.