Les quatre propositions du chef de l’ONU pour protéger les civils palestiniens
Les quatre propositions du chef de l’ONU pour protéger les civils palestiniens
En juin, l’Assemblée générale avait adopté une résolution condamnant l’usage excessif de la force à Gaza et commandé un rapport à M. Guterres.
A la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 17 août. / Adel Hana / AP
Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a présenté vendredi 17 août quatre propositions destinées à améliorer la protection des Palestiniens dans les territoires occupés par Israël. Ces propositions étaient contenues dans un rapport demandé par l’Assemblée générale de l’ONU à la suite d’un regain de violence à Gaza, où 171 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis fin mars.
En juin, l’Assemblée avait adopté une résolution condamnant l’usage excessif de la force par l’Etat hébreu contre les civils palestiniens et demandé, sous 60 jours, à M. Guterres de recommander la mise en place d’un « mécanisme de protection internationale » dans les territoires occupés.
Dans son rapport, le secrétaire général a mis en avant quatre options sans émettre de recommandations spécifiques. Il a souligné que toutes nécessiteraient la coopération des deux parties, une cessation durable des hostilités et des ressources supplémentaires pour assurer leur viabilité.
« La combinaison d’une occupation militaire prolongée, de menaces sécuritaires constantes, d’institutions politiques faibles et d’un processus de paix dans l’impasse, présente un défi de protection extrêmement complexe sur le plan politique, juridique et pratique. »
Risque de veto des Etats-Unis
Dans ce document de 14 pages, le chef des Nations unies décline ainsi les quatre propositions :
- Apporter une « présence plus solide de l’ONU sur le terrain », avec des observateurs des droits de l’homme et des observateurs des affaires politiques chargés de faire le point sur la situation.
- Elargir l’aide humanitaire et l’aide au développement afin d’« assurer le bien-être de la population ».
- Créer une mission civile d’observation qui serait présente dans des zones sensibles, comme les check-points et près des colonies israéliennes, avec pour mandat de rendre compte sur les questions de protection.
- Déployer une force policière ou militaire, sous mandat de l’ONU, afin d’apporter une protection physique aux civils palestiniens.
Un mandat des Nations unies pour une force de protection – casques bleus – nécessiterait une décision du Conseil de sécurité, au sein duquel les Etats-Unis pourraient utiliser leur droit de veto, afin de bloquer une mesure à laquelle s’opposerait Israël.
Une petite mission d’observation, composée d’Européens, a été déployée en 1994 dans la ville cisjordanienne d’Hébron, mais l’Etat hébreu a rejeté depuis les appels à une présence internationale dans les zones sensibles.
« Le meilleur moyen d’assurer la sécurité et a protection de la population civile palestinienne reste la négociation d’un accord global, juste et final du conflit israélo-arabe », a écrit Antonio Guterres.