La famille de Sophie Pétronin, otage au Mali, interpelle le président Macron
La famille de Sophie Pétronin, otage au Mali, interpelle le président Macron
Les proches de la Française de 75 ans, enlevée à Gao en décembre 2016, demandent à être reçus à l’Elysée.
La Française Sophie Pétronin dans une vidéo non datée et non localisée diffusée en juin 2018. / AFP PHOTO / SITE INTELLIGENCE GROUP
Un neveu de la Française Sophie Pétronin, enlevée au Mali fin 2016, a demandé lundi 20 août à Emmanuel Macron de « ne pas laisser mourir [sa] tante là-bas » et de recevoir à l’Elysée la famille de « la dernière otage française détenue dans le monde ». Le 13 juillet, le président français avait assuré que les services de l’Etat agissaient « sans relâche » et avec une « inlassable volonté » pour retrouver l’otage.
« On ne peut pas laisser mourir quelqu’un comme ça », a déclaré à l’AFP Arnaud Granouillac, après avoir lancé un appel sur France 3 Nouvelle Aquitaine. « On sait pertinemment qu’il n’y a rien qui se passe, mais c’est surtout qu’il [Emmanuel Macron] ait la décence de nous recevoir comme toutes les autres familles d’otages », a ajouté M. Granouillac.
Sophie Pétronin, âgée de 75 ans, « détenue dans le désert, sans soins, depuis plus de 600 jours », souffre de paludisme et d’un cancer. « Sa santé se détériore de jour en jour », comme le montre, selon son neveu, son dernier signe de vie, une vidéo apparue en juin dans laquelle l’otage s’adressait à son fils Sébastien. La famille avait alors salué la vidéo comme une « preuve de vie », même si l’état de santé de santé de l’otage y apparaissait « fragile et précaire ».
« Fin de non-recevoir »
« Ma tante est de nationalité française, née à Bordeaux », a souligné Arnaud Granouillac, et « on ne comprend pas du tout la fin de non-recevoir » de l’Elysée après « nos différentes demandes pour être reçus ». La famille demande des explications, a-t-il insisté, évoquant « des contacts informels avec le Quai d’Orsay ». « Mais ça ne bouge pas […] On sait très bien que M. Macron ne veut pas négocier, mais qu’il ait au moins la décence de nous le dire en face. »
« On n’abandonnera jamais ma tante, et mon cousin n’abandonnera jamais sa mère, ça il faut qu’ils en soient bien conscients », a-t-il une nouvelle fois assuré. Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, doit recevoir mercredi 29 août la famille de Sophie Pétronin, dont un grand portrait flotte sur la façade de l’hôtel de région à Bordeaux.
Sophie Pétronin, qui dirigeait au Mali une association d’aide aux orphelins, a été enlevée à Gao (nord) le 24 décembre 2016 par des hommes armés. Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt jusqu’à ce qu’en juillet 2017, la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, diffuse une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin.