L’artificier en chef d’Al-Qaida a bien été abattu en 2017, selon Washington
L’artificier en chef d’Al-Qaida a bien été abattu en 2017, selon Washington
D’après un rapport de l’ONU, le Saoudien Ibrahim Al-Asiri a été tué au Yémen. Une information confirmée par un responsable américain.
L’artificier en chef d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA), le Saoudien Ibrahim Al-Asiri, dit Abou Saleh, a bien été tué en 2017 au Yémen, où il se cachait depuis plusieurs années. L’information, rapportée mardi 21 août à l’AFP par un responsable américain, confirme un rapport des Nations unies publié la semaine dernière. « Nous sommes sûrs qu’il a été tué à la fin de l’année dernière », a précisé ce responsable ayant requis l’anonymat.
D’après le rapport de l’ONU, l’artificier de 36 ans a été abattu par un drone américain dans le gouvernorat de Marib, dans l’est du Yémen. « Vu le rôle passé d’Al-Asiri dans les attentats contre le transport aérien, cela représenterait un revers sérieux pour leurs capacités opérationnelles », ajoutait le rapport.
Pour l’ancien directeur de la CIA Michael Morell, interrogé lundi par CBS News, il s’agissait « probablement du terroriste qui fabriquait les bombes les plus sophistiquées de la planète ». Dans un Tweet, Michael Morell salue l’opération américaine et se félicite de « la mort d’un terroriste la plus significative depuis celle de Ben Laden ».
The most significant removal of a terrorist from the battlefield since the killing of bin Ladin. We are safer becau… https://t.co/JbbtxX9f9S
— MichaelJMorell (@Michael Morell)
Des bombes difficiles à détecter
Ibrahim Al-Asiri, qui a étudié la chimie à Riyad, en Arabie saoudite, échappait depuis des années aux tirs de drones américains qui ont tenté à plusieurs reprises de l’éliminer. Il avait mis au point il y a longtemps un explosif, à base de tétranitrate de pentaérythritol (PETN), quasiment impossible à détecter.
C’est de PETN qu’était constitué l’engin qu’il a placé en août 2009 dans les sous-vêtements de son frère cadet Abdullah, qui s’est fait sauter au moment où il approchait du prince Mohamed Ben Nayef, vice-ministre saoudien de l’intérieur chargé de la lutte antiterroriste. Seul le kamikaze, dont le corps a absorbé l’essentiel de l’explosion, a péri.
Il y avait également du PETN dans l’engin caché sur sa cuisse que le jeune Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab a vainement tenté de mettre à feu, avec un détonateur chimique, le 25 décembre 2009, dans un avion américain approchant de Detroit.
Ibrahim Al-Asiri a également travaillé sur un projet de cartouches d’encre explosives qui devaient être cachées dans des avions à destination des Etats-Unis. D’après CBS News, il cherchait à concevoir, au moment de sa mort, un modèle de bombe qu’il aurait été possible de dissimuler dans un ordinateur portable.