Le chef de l’EI appelle à poursuivre le « djihad »
Le chef de l’EI appelle à poursuivre le « djihad »
A l’heure où l’Etat islamique est acculé en Irak et en Syrie, Abou Bakr Al-Baghdadi a diffusé un message à l’occasion de l’Aïd al-Adha.
Le chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr Al-Baghdadi, a fait une réapparition. Il a appelé ses partisans à poursuivre le « djihad » dans un message diffusé mercredi 22 août sur Telegram par des comptes pro-EI. Cet enregistrement, d’une durée de cinquante-cinq minutes, est le premier qui lui est attribué en près d’un an. Le dernier remonte au 28 septembre 2017.
Son message, diffusé à l’occasion de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane qui marque la fin du grand pèlerinage à La Mecque, intervient alors que l’EI est acculé en Syrie et a été chassé de tous les centres urbains d’Irak après avoir contrôlé de vastes territoires dans ces deux pays.
« Ceux qui oublient leur religion, la patience, le djihad contre leurs ennemis et leur certitude dans la promesse du Créateur s’effondrent et tombent. Ceux qui s’y tiennent sont fiers et victorieux même après un certain temps », y affirme celui qui est présenté par un message de propagande au début de l’enregistrement comme Abou Bakr Al-Baghdadi.
Donné pour mort plusieurs fois
Le dernier enregistrement présumé du chef de l’EI remonte au 28 septembre 2017. Il appelait alors déjà ses combattants, acculés de toutes parts en Syrie et en Irak, à « résister » face à leurs ennemis, alors que l’EI avait perdu quelques mois plus tôt sa « capitale » en Irak, Mossoul.
Abou Bakr Al-Baghdadi, donné mort à plusieurs reprises, serait encore vivant et se trouverait en territoire syrien, le long de la frontière avec l’Irak, selon des responsables irakiens. Cette année, au début du mois de juillet, les services de renseignement irakiens avaient annoncé que le fils du chef du groupe ultraradical, Houdhayfah Al-Badri, avait été tué en Syrie par trois missiles téléguidés russes qui visaient une grotte où il se trouvait.
Les Etats-Unis ont offert 25 millions de dollars pour la capture du chef de l’EI, qui avait proclamé en 2014 un « califat » sur des pans entiers de Syrie et sur près d’un tiers de l’Irak.
Aujourd’hui, après une vaste opération militaire des forces irakiennes appuyées par une coalition antidjihadiste conduite par les Etats-Unis, l’EI n’a plus que des cellules dormantes clandestines en Irak. En Syrie, il est combattu à la fois par une force arabo-kurde appuyée par la coalition internationale antidjihadiste, mais aussi par les forces du régime de Bachar Al-Assad soutenues par la Russie. L’EI n’est plus présent que dans certaines zones désertiques du centre et de l’est du pays en guerre.
C’est à Mossoul, deuxième ville d’Irak, qu’Al-Baghdadi a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri, détruite en juin 2017 avec son célèbre minaret penché.
En juin 2017, la Russie avait dit avoir probablement tué Abou Bakr Al-Baghdadi dans un raid de son aviation près de Rakka, l’ex-capitale du groupe, en Syrie. Selon Moscou, le raid avait eu lieu à la fin du mois de mai. La Russie avait ensuite souligné qu’elle continuait de vérifier s’il était bien mort. Trois mois plus tard, un haut responsable militaire américain avait affirmé que le chef de l’EI était sans doute encore en vie et se cachait probablement dans la vallée de l’Euphrate, dans l’est de la Syrie.