Affiche du festival Rock en Seine. / DR

En ouverture de la deuxième journée, samedi 25 août, de Rock en Seine, détenu par Matthieu Pigasse [actionnaire du Monde à titre personnel] au travers de sa structure Les Nouvelles Editions indépendantes et par l’entreprise américaine de spectacles sportifs et culturels AEG, deux groupes avaient attiré l’attention sur le programme, susceptibles de mener le festival vers des ailleurs musicaux. The Psychotic Monks, d’abord, de retour à Rock en Seine, où le quartette parisien avait été programmé en 2016 sur la scène des Découvertes Ile-de-France. Récent Prix Chorus, en avril, le groupe est cette fois scène de l’Industrie.

Formé en 2015, The Psychotic Monks, déploie un jeu à quatre (Martin Bejuy et Arthur Dussaux, guitares, Paul Dussaux, claviers, basse et Clément Caillierez, batterie) où l’attention à l’autre, la réactivité sont primordiales. De la déflagration sonore, par l’entrelacs des deux guitares, avec effets de saturation, Larsen, à une presque suspension instrumentale, dans des passages dont l’atmosphère douce fait contraste. On est saisi par l’intensité qui émane dès les premières minutes du concert, qui débute par It’s Gone. Suivent des mouvements qui s’enchaînent, sans qu’il soit toujours possible de discerner ce qui relève du prévu, du travaillé durant de longues heures et de l’improvisé.

THE PSYCHOTIC MONKS - IT'S GONE (Official Video)
Durée : 06:01

Si des influences, des références sont à discerner elles pourraient venir de la période expérimentale de Pink Floyd, dans sa part la plus étrange, des Allemands de Faust, dans les années 1970, mais aussi des Stooges avec Iggy Pop en 1969 produits par John Cale (les sombres évolutions de We Will Fall). Sans que pour autant le groupe semble coincé dans une faille temporelle du passé. Il y a là un travail sur la forme, sur la matière sonore, que l’on entend aussi dans les voix, mots en anglais, qui viennent plus comme un instrument supplémentaire que comme des phrases mélodiques.

Chansons mollassonnes

Juste après, c’est à la scène du Bosquet, un peu à l’écart des principales allées de la partie basse du domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où est organisé le festival jusqu’au dimanche 26 août qu’il fallait se rendre. Sur la promesse, annoncée par des articles dithyrambiques dans le New York Times et des magazines musicaux américains de découvrir le dessus du panier du jazz expérimental new-yorkais d’aujourd’hui, Onyx Collective, fondé en 2014. Ce que quelques vidéos sur Internet et des morceaux écoutés pouvaient laisser supposer. Las, Onyx Collective, qui peut compter jusqu’à une douzaine de musiciens et dont le propos entendu tend effectivement vers une forme de jazz assez chercheur, s’est révélé, pour cette première venue à Paris, loin de ce propos.

Onyx Collective - '2AM at Veselka'
Durée : 03:28

Ils sont quatre, dont les deux fondateurs, le saxophoniste Isaiah Barr et le batteur Austin Williamson. Leur répertoire, lors de ce concert décevant, des chansons mollassonnes, un peu soul, un peu pop, un peu reggae, de temps à autre un vague phrasé ternaire du batteur, quelques interventions au saxophone, juste pour souligner des lignes mélodiques. Que le groupe soit dans l’envie d’aller vers d’autres territoires, pourquoi pas, mais que cela soit dans une manière aussi banale est dommage.

Festival Rock en Seine, au domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Jusqu’au dimanche 26 août. 59 €.