Chili : 1,6 million de dollars de biens de l’ex-dictateur Pinochet saisis
Chili : 1,6 million de dollars de biens de l’ex-dictateur Pinochet saisis
Cette décision de la Cour suprême, prise dans le cadre de l’« affaire Riggs », donne partiellement raison à la famille du despote décédé en 2006.
Entreé du Musée de la mémoire et des droits de l’homme chilien, en octobre 2017. / Carlos Vera / REUTERS
La Cour suprême du Chili a ordonné vendredi 24 août la saisie de biens ayant appartenus à l’ex-dictateur Augusto Pinochet (1973-1990), « pour un montant équivalent à 1 621 554 dollars ».
Cette décision définitive intervient dans le cadre de l’« affaire Riggs » : enquête sur la manière dont des responsables chiliens avaient aidé Augusto Pinochet à cacher une partie de sa fortune dans la banque Riggs aux Etats-Unis. Elle revient en partie sur la restitution à la famille de Pinochet en 2017 d’avoirs d’une valeur de près de 5 millions de dollars qui avaient été saisis en 2004 dans ce même dossier.
L’Etat avait alors fait appel en demandant l’annulation de ce jugement. Ce vendredi, la Cour suprême donne donc partiellement raison à la famille de l’ex-dictateur qui peut conserver la majorité de ces biens.
Une centaine de comptes secrets
L’enquête de la justice chilienne sur les éventuelles malversations a commencé après la découverte à la banque Riggs de Washington et dans d’autres établissements bancaires d’une centaine de comptes secrets sur lesquels le général Pinochet avait caché à partir de 1981 près de 20 millions de dollars, grâce à des manœuvres financières complexes.
Le dictateur utilisait pour ces opérations une série d’identités alternatives, des variantes de son nom comme Augusto P. Ugarte, A. Ugarte, José Ramon Ugarte et J.P. Ugarte, ainsi que des pseudonymes comme Daniel Lopez ou John Long. En 2005, la banque Riggs a reconnu avoir caché ses comptes et a accepté de payer une amende de 16 millions de dollars.
Augusto Pinochet est mot d’un infarctus en 2006 à l’âge de 91 ans. Ses héritiers sont son épouse Lucia Hiriart, âgée de 95 ans, et leurs cinq enfants. Le général a dirigé de 1973 à 1990 une dictature au cours de laquelle 3 200 personnes ont été tuées ou ont disparu et 38 000 ont été torturées, selon des organisations de défense des droits de l’homme.