Une centaine de personnes se sont rassemblées mardi 28 août, devant la représentation du Saint-Siège à Paris, la nonciature apostolique, pour dénoncer les propos du pape. / BERTRAND GUAY / AFP

Une centaine de personnes se sont mobilisées mardi 28 août, dans la soirée, pour dénoncer les propos du pape François, recommandant le recours à la psychiatrie pour les enfants présentant des tendances homosexuelles, et exiger leur condamnation par Emmanuel Macron. Les manifestants se sont rassemblés devant la représentation du Saint-Siège à Paris, la nonciature apostolique.

Les manifestants se sont réunis aux cris de « L’homophobie tue, le pape la banalise » et munies de pancartes barrées des slogans : « C’est votre homophobie qui nous rend malades » ou « Le pape nous rend folles ». Ce rassemblement, qui a duré une heure, se tenait à l’appel de plusieurs associations de défense des droits LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) dont Acceptess Transgenres, Aides, Actu-Up Paris et le collectif Irrécupérables.

Le silence de Macron condamné

« On est venu pour dénoncer les propos du pape », a déclaré Lou Depreaux-Kraviec, 29 ans, membre d’Act Up, au milieu des drapeaux noir et rose de l’association. Selon lui, le pape a fait ces déclarations pour « détourner l’attention des crimes pédophiles » de prêtres qui embarrassent l’Eglise.

« Les propos du pape vont permettre une légitimation des attaques homophobes. C’est contraire au message d’amour qu’il est censé véhiculer », a de son côté souligné un autre manifestant, Patrick Lopez, fonctionnaire. « Les propos de l’Eglise m’ont angoissé. Aujourd’hui on demande une prise de position sérieuse du président » Macron pour condamner les propos du pape, a ajouté Fred Bladou, un homosexuel de 50 ans militant à l’association Aides.

« On s’étonne qu’il n’y ait pas de réaction ni de déclaration publique ou même un tweet d’Emmanuel Macron », a abondé Florence Pic, cofondatrice du collectif Irrécupérables, en craignant que ces déclarations aient « un impact direct sur le taux de suicide des jeunes homosexuels ». Selon les études, le risque de suicide est deux à sept fois plus élevé chez les homosexuels que chez les hétérosexuels.

  • Les faits

Le pape François a suscité l’indignation de la communauté LGBT dimanche en déclarant à propos des orientations homosexuelles : « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie ».

Le Vatican a finalement supprimé lundi le terme de « psychiatrie » de cette déclaration en expliquant que le souverain pontife ne voulait pas assimiler l’homosexualité à « une maladie psychiatrique ».

De son côté, le gouvernement, par la voix de Marlène Schiappa, a fustigé lundi des propos « incompréhensibles et indéfendables ». L’homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990.

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