San Francisco fait le ménage dans les trottinettes et scooters électriques en libre-service
San Francisco fait le ménage dans les trottinettes et scooters électriques en libre-service
Une douzaine d’entreprises voulaient se lancer sur le marché. Seules deux ont obtenu un permis.
Un utilisateur de trottinette électrique à Treasure Island, au large du centre de San Francisco, en août. / Lorin Eleni Gill / AP
La mairie de San Francisco a mis un coup d’arrêt, jeudi 30 août, au développement anarchique de ce qu’un nombre croissant d’habitants de la ville considéraient comme un fléau : les services de trottinettes et de scooters électriques en libre-service. En moins d’un mois, le régulateur des transports de la zone urbaine de San Francisco a reçu près de 2 000 plaintes. Trottinettes abandonnées n’importe où, utilisateurs sans casque, « trottineurs » envahissant les trottoirs… Seules deux entreprises pourront désormais proposer ces véhicules en libre-service.
Mais plus que les trottinettes elles-mêmes, c’est la manière dont plusieurs start-up avaient choisi de « disrupter » les transports dans la ville-phare des nouvelles technologies qui posait problème. Plusieurs entreprises s’étaient en effet lancées sur ce créneau sans demander d’autorisation, en disposant simplement des trottinettes un peu partout en ville. A quelques semaines d’intervalle, trois entreprises, Bird, LimeBike et Spin se sont ainsi lancées, déclenchant instantanément un conflit majeur avec la municipalité.
« Bande d’enfants gâtés »
Au cours des premiers jours de mise en service, en avril, la mairie a ainsi envoyé 66 véhicules en stationnement gênant à la fourrière. L’élu Aaron Peskin, très remonté contre ces entreprises, avait qualifié leurs dirigeants de « bande d’enfants gâtés ». « Ils ont déversé des milliers de ces véhicules dans les rues, avec la vieille habitude de demander le pardon plutôt que l’autorisation, avait-il déclaré. San Francisco a appris des expériences d’Airbnb et d’Uber qu’il faut que nous soyons dans les discussions dès le début, pas une fois le fait accompli. »
Ces lancements chaotiques n’avaient pas empêché une foule d’autres start-up de se lancer. En mai, lorsque la ville avait annoncé qu’un permis serait désormais obligatoire pour proposer ce type de services, pas moins de douze entreprises ont postulé, dont des filiales de Lyft et d’Uber. Mais ni les filiales des plus grandes entreprises, ni les premières à s’être lancées n’ont obtenu le précieux sésame : seules Skip, une entreprise qui s’est lancée dans plusieurs grandes villes mais a systématiquement demandé l’autorisation des municipalités avant de le faire, et Scoot, une entreprise de location plus classique, ont obtenu un permis.
Bird et Lime se sont également lancés cet été à Paris. L’accueil de la mairie de la capitale a été plus enthousiaste qu’à San Francisco. « Nous accueillons positivement ce nouveau service, c’est dans l’air du temps », a déclaré Christophe Najdovski, l’adjoint à la maire chargé des transports.