A la Mostra, le cinéaste Jacques Audiard dénonce l’absence de femmes à la tête des festivals
A la Mostra, le cinéaste Jacques Audiard dénonce l’absence de femmes à la tête des festivals
Le réalisateur de « Les Frères Sisters » s’est étonné que sur 21 films en compétition pour le Lion d’Or, un seul ait été réalisé par une femme.
Le réalisateur Jacques Audiard lors de la présentation de son film « Les frères Sisters », à la Mostra de Venise, le 2 septembre 2018. / TONY GENTILE / REUTERS
Le cinéaste français Jacques Audiard a dénoncé dimanche 2 septembre l’absence de femmes à la tête des festivals de cinéma. « Ca fait 25 ans que mes films sont dans les festivals, je n’ai pas vu de femmes à la tête des festivals, a-t-il déclaré Jacques Audiard lors d’une conférence de presse à Venise pour la présentation de son film Les Frères Sisters, en compétition à la Mostra. J’ai envoyé des courriers à mes confrères de la sélection et j’ai senti qu’il n’y avait pas un écho formidable »
Le réalisateur s’est dit en outre « surpris » de la sous-représentation féminine parmi les cinéastes en lice pour le Lion d’Or de Venise. Sur 21 films, un seul est réalisé cette année par une femme, The Nightingale de Jennifer Kent.
Le directeur artistique de la Mostra, Alberto Barbera, avait déclaré avant cette 75e édition qu’il préférerait « changer de métier plutôt que d’être obligé de sélectionner un film parce qu’il a été réalisé par une femme et non parce qu’il est réussi ».
« L’opacité en genre et en nombre »
« Ne nous posons pas la question du sexe des films, posons-nous la question de savoir si les festivals ont un sexe, si les dirigeants des festivals ont sexe. Ca, c’est une question simple et la réponse est oui, a déclaré Jacques Audiard. Je pense qu’il y a un problème là et un autre problème c’est que depuis 25 ans j’ai souvent vu les même têtes, les mêmes hommes à des postes différents, mais toujours là. »
Le réalisateur, récompensé en 2015 par la palme d’Or à Cannes pour Dheepan, à appeler à dissiper « l’opacité en genre et en nombre » et à changer les choses dans « les comités de sélection » et chez « les sélectionneurs » des festivals. « L’égalité ça se compte, la justice ça s’applique, c’est très simple. Après on commencera à être un peu sérieux et on évitera ces aberrations comme ce vingt contre un », a-t-il conclu.