Le Mavic 2 Zoom. / DJI

Dernière nouveauté du chinois DJI, le Mavic 2 pousse encore plus loin les performances que l’on peut attendre d’un drone de loisirs en matière de photo et de vidéo. Le Mavic 2 Pro embarque une caméra Hasselblad, marque suédoise réputée d’appareils photo, qui capture des images de 20 mégapixels avec une remarquable subtilité dans le traitement des couleurs. Quant à l’autre version, baptisée Mavic 2 Zoom, elle prend des photos de 12 mégapixels et peut assembler neuf photos en une image unique de 48 mégapixels. Elle est aussi pourvue d’un zoom optique 2× (24-48 mm) et d’un zoom numérique 2×, ce qui, selon le no 1 mondial des drones, équivaut aux mêmes résultats « qu’un téléobjectif de 96 mm ».

Très sophistiqués, ces deux drones offrent aussi de multiples fonctionnalités, dont un traitement d’image « hyperlapse », pour réaliser des plans simulant l’écoulement du temps, et divers cadrages avec à peu près tous les types de selfies possibles et imaginables. Les nouveaux capteurs du Mavic 2 veillent au grain pour éviter la plupart des obstacles, l’autonomie a été portée à trente et une minutes et le quadricoptère peut s’éloigner de son pilote à une distance de 5 km (et même de 8 km aux Etats-Unis)… alors que la législation impose un vol à vue. Les principales contreparties de ces performances sont un poids en hausse (un peu plus de 900 g) et des prix qui prennent de l’altitude : 1 249 euros pour le Mavic 2 Zoom, 1 449 euros pour le Mavic 2 Pro.

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A grand renfort de mégapixels

Selon DJI, le Mavic 2 ne s’adresse pas seulement aux professionnels mais aussi aux esthètes de l’image « créateurs de contenus vidéo et photo ». Ce qui fait du monde. Ce tropisme n’est pas vraiment surprenant. Il confirme que les fabricants de drones ont fait de l’image leur priorité après avoir atteint un niveau comparable en termes de fiabilité et de comportement en vol. Anafi (699 euros), le dernier-né de Parrot, enregistre d’impeccables vidéos en 4K (désormais la norme), dispose d’un zoom efficace et de capteurs Sony pour filmer en HDR afin d’atténuer les inconvénients d’une prise de vue à contre-jour. Un cran en dessous, le Mantis Q (499 euros) de Yuneec, dévoilé lors dernier Salon IFA de Berlin, propose d’utiliser une commande vocale et une technologie de reconnaissance faciale pour prendre des photos et des vidéos.

La promesse de souvenirs de vacances impérissables fait vendre des drones toujours plus évolués. « C’est surtout – mais pas seulement – sur l’efficacité de la caméra que se fait la différence, constate David Bennaroch, créateur de DJI Le Forum. N’oublions pas non plus qu’émerge toute une génération de consommateurs particulièrement intéressés par la capture d’images et leur diffusion sur les réseaux sociaux. » Cette bataille de l’image, menée à grand renfort de pixels, s’inscrit aussi dans une stratégie qui fait reposer l’essor du drone de loisirs sur des produits de plus en plus chers. Les ventes ne progressent plus guère, mais la hausse du prix moyen fait plus que compenser ce fléchissement. Quitte à renoncer à en faire un objet de très grande consommation – objectif pourtant affiché par les grandes marques – à l’instar des caméras portatives créées par GoPro.

Recours à l’intelligence artificielle

Dans l’univers des drones de loisirs, l’image est devenue le nerf de la guerre mais les grandes marques admettent que l’on atteint certaines limites. Si les acheteurs acceptent encore de payer pour des photos et des vidéos « bluffantes », les progrès qualitatifs envisagés dans le futur risquent d’être de plus en plus ténus et exiger des réglages encore plus complexes, pas forcément accessibles au non-initié. En outre, on ne pourra plus guère réduire la taille de nombre de composants, à commencer par les optiques.

La nouvelle frontière du drone de loisirs, estiment les constructeurs avec une belle unanimité, se situe du côté du vol automatisé. Des appareils plus légers, encore plus faciles à faire évoluer, intégrant toujours plus de plans de vol préprogrammés et particulièrement efficaces pour éviter les obstacles fixes comme mobiles. Avec l’Anafi ou le Mavic2, on peut déjà pointer sur la carte les endroits que l’on souhaite faire survoler à son drone. Or, relever ce défi ne passera pas par la multiplication des capteurs et des caméras. Trop cher et surtout trop lourd. « Pour faire fonctionner les prochaines générations d’autopilotes, il va falloir fortement recourir à l’intelligence artificielle, qui consiste à analyser les images pour diriger le drone sans augmenter sa masse », dit-on chez Parrot. D’où la nécessité, pour les constructeurs, d’accumuler les datas afin de peaufiner les algorithmes qui feront progresser les logiciels de vol programmé. Avec, en ligne de mire, le drone obéissant au doigt et à l’œil, ne réclamant ni appétence ni talent particulier pour le pilotage. La caméra volante que chacun pourra s’approprier ?

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