Google : une intelligence artificielle pour mieux détecter les images pédopornographiques
Google : une intelligence artificielle pour mieux détecter les images pédopornographiques
Selon Google, la méthode permettra, en outre, de réduire le nombre de personnes nécessaires pour contrôler ces contenus.
Cette nouvelle méthode devrait limiter l’impact psychologique sur les agents chargés d’identifier les contenus pédopornographiques. / NICOLAS SIX / QUENTIN HUGON / LE MONDE
Un système d’intelligence artificielle « à la pointe » capable d’identifier plus efficacement les contenus pédopornographiques : c’est l’avancée annoncée par Google, lundi 3 septembre, dans une note de blog signée par Nikola Todorovic (ingénieur) et Abhi Chaudhuri (chef produit).
Le but de l’opération : traiter un plus gros volume d’images plus rapidement, en limitant autant que possible la nécessité de faire superviser l’opération par un humain. « En se servant des réseaux de neurones artificiels, nous pouvons désormais assister les examinateurs en leur proposant en priorité les images les plus susceptibles de montrer du contenu pédopornographique », explique Google.
Cette nouvelle méthode d’identification exploite ainsi l’apprentissage automatique pour repérer des images pédopornographiques, en ne s’appuyant pas exclusivement sur la correspondance avec des empreintes numériques de fichiers déjà identifiés comme tels.
« Cela devrait grandement améliorer la vitesse à laquelle nous identifions les contenus potentiellement pédopornographiques », continuent M. Todorovic et M. Chaudhuri, évoquant un système 700 % plus efficace que par le passé.
Google précise que l’outil sera mis, gratuitement, à disposition des ONG et des « partenaires industriels ».
Huit fois plus de contenus signalés en cinq ans
Une manière pour Google de répondre aux accusations de laxisme en la matière, formulées notamment par le ministre britannique de l’intérieur, Sajid Javid. Dans un discours tenu face à la Société nationale de prévention de la cruauté envers les enfants, M. Javid assurait lundi que 80 000 usagers d’Internet posaient « une menace d’ordre sexuel » pour les enfants au Royaume-Uni.
Celui-ci expliquait qu’il aimerait voir « Google, Facebook, Microsoft, Twitter et consorts » fournir « le même niveau d’engagement (…) contre l’exploitation sexuelle des enfants » que contre « les contenus à caractère terroriste ».
Selon M. Javid, le nombre de contenus pédopornographiques signalés aux autorités a été multiplié par huit en cinq ans. Il a annoncé que son gouvernement prendrait des mesures contraignantes si les entreprises du Web ne renforçaient pas elles-mêmes leurs politiques.