Inde : la Cour suprême dépénalise l’homosexualité, une décision historique
Inde : la Cour suprême dépénalise l’homosexualité, une décision historique
Les juges de la Cour suprême de Delhi ont jugé illégal un vieil article du code pénal sur le « sexe contre nature ».
Autorisée en 2009 seulement, puis à nouveau interdite en 2013, l’homosexualité a été dépénalisée en Inde jeudi 5 septembre, une décision historique dans la deuxième nation la plus peuplée de la planète.
Les juges de la Cour suprême de Delhi ont jugé illégal un vieil article du code pénal, datant de l’ère coloniale britannique, condamnant les relations sexuelles entre personnes de même sexe, qualifiées de « sexe contre nature ».
« La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », a déclaré le président de la Cour suprême Dipak Misra.
Un panel de cinq juges de la Cour suprême a entendu en juillet les arguments de plaignants homosexuels, parmi lesquels plusieurs célébrités, qui soutenaient que cet article est contraire à la Constitution indienne.
Maladie mentale
Si une scène homosexuelle discrète mais vibrante existe dans les grandes villes d’Inde, comme Delhi ou Bombay, les rapports sexuels entre hommes ou entre femmes restent toujours très mal vus dans cette société profondément conservatrice.
De nombreux Indiens, notamment dans les zones rurales où réside 70 % de la population, considèrent l’homosexualité comme une maladie mentale. Certains la mettent même sur un pied d’égalité avec la zoophilie.
L’homosexualité reste à l’heure actuelle criminalisée dans 71 pays de la planète, selon un décompte de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes.