Après une vidéo compromettante, ArcelorMittal poursuivi pour « gestion irrégulière de ses déchets »
Après une vidéo compromettante, ArcelorMittal poursuivi pour « gestion irrégulière de ses déchets »
Une enquête préliminaire a été ouverte à l’été 2017 pour « atteinte à l’environnement ».
Extrait de la vidéo diffusée par un intérimaire d’ArcelorMittal et tournée en décembre 2016.
La vidéo, tournée en décembre 2016, montrait un camion aux couleurs d’ArcelorMittal, déversant dans un crassier de la campagne mosellane un mystérieux liquide jaunâtre. Le chauffeur du camion – un intérimaire du géant sidérurgique –, qui filmait la scène, dénonçait des rejets d’acide servant à décaper l’acier, et accusait le groupe de « ne pas faire [son] travail de recyclage de produits chimiques ».
Une enquête préliminaire avait été ouverte à l’été 2017 pour « atteinte à l’environnement ». Plus d’un an plus tard, le parquet de Thionville (Moselle) a annoncé vendredi 7 septembre qu’il allait poursuivre ArcelorMittal pour « gestion irrégulière de ses déchets » pour avoir déversé sans autorisation sur un crassier des eaux usées.
« Pas d’impact sur l’environnement »
Les investigations, menées par la police judiciaire de Metz et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, ont déterminé « que le produit déversé sur le crassier est issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide », selon Christelle Dumont, procureure à Thionville.
L’une des deux citernes du camion apparaissant sur les images contenait « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique ». La seconde citerne renfermait « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique et une concentration conséquente de boue d’hydroxyde de fer », précise la procureure.
« Ce déversement, bien que non autorisé dans le cadre de l’arrêté préfectoral, n’apparaît pas avoir eu d’impact sur l’environnement », a précisé la procureure, s’appuyant sur des prélèvements réalisés par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
« Tout au plus, il peut être reproché à la société ArcelorMittal une gestion irrégulière de ses déchets, délit puni de deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, qui fera l’objet de poursuites par le parquet. »
Le groupe sidérurgique avait nié toute responsabilité dans ces « prétendus versements » et ordonné l’ouverture d’une enquête interne « pour faire toute la lumière sur les faits ». De leurs côtés, les élus locaux s’étaient inquiétés d’une éventuelle pollution des cours d’eau.