LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine, nous vous proposons d’aller à Perpignan pour le 30e Festival international du photojournalisme ou à Marseille pour le week-end de clôture de l’exposition du Mucem consacrée à l’or. Ou de découvrir, dans la capitale, un festival de piano dans le parc de Bagatelle, un cabaret franco-japonais au Café de Paris et une déambulation électro-contée à La Villette.

FESTIVAL. Trente ans de photojournalisme à Visa pour l’image, à Perpignan

Le festival Visa pour l’image fête sa trentième édition, à découvrir au cours de soirées de projection, de rencontres et de débats, et d’expositions gratuites dans la ville de Perpignan. Parmi les plus frappantes, les photos aériennes de l’Américain George Steinmetz, qui s’est penché sur la façon dont on fabrique ce qui finit dans nos assiettes – une face cachée de l’alimentation qu’on aimerait mieux ne pas connaître. Méga-élevages et usines à cochons sans souci du bien-être animal, plantations de salades sans terre ni soleil, serres chauffées à perte de vue, aquaculture à grande échelle… de quoi faire réfléchir sur nos choix alimentaires. Deux expositions, de Paula Bronstein et de Kevin Frayer, reviennent aussi sur le calvaire des Rohingya, populations musulmanes de Birmanie discriminées et persécutées par les autorités, qui ont dû fuir vers le Bangladesh. Nouveauté cette année, en plus des débats et des rencontres, un « live magazine » donnera la parole à des photographes, qui viendront raconter au public leurs histoires, en direct et hors caméra – un événement gratuit, au Palais des congrès de Perpignan, le samedi 8 septembre à 17 heures. Claire Guillot

Visa pour l’image, expositions dans différents lieux de Perpignan. Jusqu’au 16 septembre.

ARTS. Se ruer vers l’« Or » pour la clôture de l’exposition du Mucem, à Marseille

L’« Oiseau d’or », d’Ossip Zadkine et vitrine avec divers objets dans le cadre de l’exposition « Or » au Mucem, jusqu’au 10 septembre 2018. / MUCEM

Son éclat, ses propriétés et sa rareté ont donné à l’or le pouvoir de charrier en creux toute l’histoire de l’humanité. C’est de cette manière que le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), héritier du Musée des arts et traditions populaires, a choisi d’aborder le matériau : comme une thématique de société, donnant sa marque de fabrique à un grand déballage de richesses. L’accrochage, transversal plutôt que chronologique, permet ainsi d’explorer les mille et une facettes de l’utilisation de l’or, de l’Antiquité à nos jours, par trois grands ensembles : la notion de trésor, l’or comme matériau et la symbolique de l’or, à travers les croyances et les rituels. Epoques, origines et pratiques se croisent dans un joyeux maelström à la fois scientifiquement rigoureux et accessible au grand public.

L’iconographie des trésors ouvre avec un extrait de La Folie des grandeurs, au son des pièces brassées par Yves Montand pour un réveil en douceur : « Monseign’or, il est l’or de vous réveill’or ! » On y croise des vanités, Crésus et le roi Midas, le Veau et la Toison d’or, des lingots de toutes formes venus de Roumanie ou d’Iran, ou encore de ces tirelires qui nous inculquent l’idée de trésor dès l’enfance. Une poignante enquête autour des bijoux en or revendus au poids au mont-de-piété municipal du Marseille d’aujourd’hui sert de fil rouge, dans de petites vitrines transparentes, à travers l’exposition. L’histoire noire de l’or n’est pas oubliée, évoquée à travers la réalité des conditions de vie des chercheurs d’or, ou de la destruction de l’environnement.

Il serait dommage de rater cette exposition foisonnante où cohabitent avec intelligence or massif, plaqué or et bling-bling de pacotille des codes de marketing, mais aussi chaînes en or qui brillent des rappeurs, captation méconnue des débris d’or dans les égouts, secrets des métiers d’art liés à l’or, et les alchimies de Louise Bourgeois, Yves Klein, César, Tania Mouraud, Thomas Hirschhorn, Jean-Michel Othoniel, Johan Creten…Emmanuelle Jardonnet

« Or », Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), 7, promenade Robert-Laffont (esplanade du J4), Marseille. Jusqu’au 10 septembre.

MUSIQUE CLASSIQUE. Le piano en fête au parc de Bagatelle

Le pianiste François Chaplin. / XAVIER ANTOINET

Haut lieu parisien du piano et de la musique de chambre, le festival Les Solistes à Bagatelle présente, les 8 et 9 septembre, son deuxième week-end en quatre concerts. C’est à François Chaplin qu’a été confiée la carte blanche du samedi, avec un programme de récital autour de Schubert (Impromptus) et de Debussy (Estampes) que complètent des extraits du Piano Figures, de George Benjamin. Le pianiste sera rejoint pour un second concert par le clarinettiste Romain Guyot autour de Schumann (Fantasiestücke), Debussy, Poulenc et la création mondiale de Waiting, commande d’Ars Mobilis à Bruno Mantovani. Le dimanche accueillera pour la première fois le jeune pianiste Gaspard Dehaene, fils talentueux de la grande Anne Queffélec, avant la Russe Anastasya Terenkova. Deux artistes à découvrir absolument. Marie-Aude Roux

Les Solistes à Bagatelle, Paris 16e. Tél. : 01-45-88-53-96. De 20 € à 25 €. Gratuit pour les moins de 10 ans. Les samedi 8 et dimanche 9 septembre, à 16 heures et à 18 heures.

SPECTACLE. « Kimono Show », un cabaret franco-japonais au Café de Paris

Affiche (détail) du « Kimono Show » au Café de Paris, le 7 septembre 2018. / CAFÉ DE PARIS / CIE BALABOLKA

Orchestrée par le conteur et comédien (et ethnologue de formation) Stéphane Ferrandez et mise en scène par Sandrine Garbuglia (Compagnie Balabolka), la soirée « Kimono Show » est placée sous le signe de l’humour nippon, plus précisément du « rakugo » (l’une des formes de la tradition orale japonaise, plutôt comique, littéralement « une histoire qui se termine avec une chute drôle »). Elle réunit sur scène plusieurs artistes venus d’horizons variés : la chanson pour Leslie Nefer, accompagnée par le bassiste et guitariste Basstien ; l’humour pour Cyril Coppini, venu tout droit du Japon, l’un des rares Français à interpréter du « rakugo » en japonais ; le stand-up pour Yacine Belhousse, révélé au grand public grâce au Jamel Comedy Club. Cristina Marino

« Kimono Show », cabaret franco-japonais. Café de Paris, 158, rue Oberkampf, Paris 11e. Tél. : 01-43-57-34-67. Spectacle au chapeau (consommation obligatoire). Le vendredi 7 septembre à 20 h 30.

PERFORMANCE. Une déambulation électro-contée sous casque à La Villette

« All Is Beauty, All Is True », un concert-spectacle sous casques audio, à La Villette, le 8 septembre 2018. / LA MUSE EN CIRCUIT

Dans le cadre du festival Transformes (Scénoscope, 12e édition), les 8 et 9 septembre au parc de La Villette, Wilfried Wendling (La Muse en circuit, centre national de création musicale) et Abbi Patrix (Compagnie du Cercle) présentent All Is Beauty, All Is True, un spectacle itinérant et musical. Conçue au départ pour un conteur et au moins deux musiciens, cette création sonore à géométrie variable s’adapte ensuite au lieu de représentation et peut s’ouvrir à un nombre infini de participations professionnelles ou d’amateurs. Avant le spectacle, le public est ainsi invité à laisser un message vocal sur un répondeur. Pendant la représentation, grâce à un dispositif de casques audio très performant, chaque spectateur écoute, au creux de l’oreille, la voix du conteur ‒ avec la pièce d’Henrik Ibsen, Peer Gynt, librement racontée par Abbi Patrix ‒ qui se mêle ponctuellement à des extraits d’émissions de France Info et aux paroles d’anonymes recueillies par téléphone. Le tout avec pour objectif de « détourner la réalité par l’oreille ». C. Mo.

« All Is Beauty, All Is True ». Festival Transformes, parc de La Villette, Espaces extérieurs, Paris 19e. Entrée libre (dans la limite des places disponibles). Le samedi 8 septembre à 22 h 30.