De plus en plus de migrants choisissent d’arriver en Europe par voie terrestre
De plus en plus de migrants choisissent d’arriver en Europe par voie terrestre
Selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations, le nombre d’arrivées en Europe par voie terrestre a été multiplié par six, tandis que celles par la Méditerranée ont diminué de 42 %.
L’enclave de Ceuta, où arrivent de nombreux migrants par voie terrestre. / FADEL SENNA / AFP
La voie maritime devenant plus difficile, les migrants sont de plus en plus nombreux à privilégier la voie terrestre pour venir en Europe.
Selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) publiées vendredi 14 septembre, plus d’un cinquième des migrants irréguliers venant en Europe arrivent désormais par voie terrestre. Ainsi 17 966 personnes sont arrivées par cette voie entre janvier et la mi-septembre 2018, soit six fois plus que les 2 464 à la même période l’année dernière.
Cette augmentation des déplacements terrestres coïncide avec une baisse des arrivées par voie maritime, alors que la route depuis la Libye est rendue de plus en plus difficile par l’augmentation des patrouilles des gardes-côtes libyens.
Selon l’OIM, quelque 74 500 migrants sont arrivés en Europe en passant par la Méditerranée depuis le début de l’année, contre près de 129 000 l’an dernier à la même période.
50 % de Syriens, Irakiens et Afghans
Selon l’agence de l’Organisation des Nations unies, la route terrestre la plus fréquentée par les migrants irréguliers est celle allant de la Turquie vers la Grèce, où les autorités ont signalé un total de 12 166 arrivées par voie terrestre depuis le début de l’année, composées à plus de 50 % de Syriens, Irakiens et Afghans. En comparaison, la Grèce avait enregistré pendant toute l’année 2017 quelque 5 550 arrivées par voie terrestre.
Concernant les 6 000 autres migrants irréguliers arrivés en Europe depuis janvier par voie terrestre, « la plupart » sont arrivés « à Ceuta et Melilla », deux microterritoires espagnols enclavés dans le nord du Maroc, a déclaré à l’Agence France-Presse un porte-parole de l’OIM, Joël Millman.
Ces enclaves, les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique, sont entourées de hautes clôtures qui sont régulièrement la cible d’« assauts » de migrants tentant d’entrer en Espagne.