LES CHOIX DE LA MATINALE

Il y en aura pour toutes les oreilles cette semaine, avec des airs d’opéra de Haendel, du jazz à Anglet, de l’indie pop à Paris et le festival Ouest Park au Havre. Quant aux nostalgiques du Kid de Minneapolis, ils réserveront sans tarder leur place pour le spectacle 4U A Symphonic Celebration of Prince, le 26 novembre dans la capitale.

DEUX CONCERTS : Haendel avec Philippe Jaroussky à Versailles et à Paris

Le contre-ténor Philippe Jaroussky interprétera des airs et duos d’opéra de Haendel à Versailles et à Paris. / SIMON FOWLER / PHILHARMONIEDEPARIS.FR

Georg Friedrich Haendel a donné à l’opéra baroque des pages parmi les plus émouvantes ou virtuoses du répertoire (Ariodante, Lotario, Almira, Giulio Cesare, Rodelinda, Serse, Scipione), confiant aux chanteurs stars de son époque des rôles taillés sur mesure, qui réclament aujourd’hui des interprètes hors du commun. Ce qui est sans conteste le cas de la soprano hongroise Emöke Barath et du contre-ténor Philippe Jaroussky, lesquels se produiront à l’Opéra Royal de Versailles puis à la Philharmonie de Paris avec les musiciens de l’Ensemble Artaserse. Marie-Aude Roux

Haendel, airs et duos d’opéra, avec Philippe Jaroussky (contre-ténor), Emöke Barath (soprano), Ensemble Artaserse. A l’Opéra royal de Versailles, château de Versailles, mercredi 19 septembre, à 20 heures. Tél. : 01 30 83 78 89. De 58 € à 265 €. A la Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e, vendredi 21 septembre, à 20 h 30. Tél. : 01 44 84 44 84. De 10 € à 90 €.

UN VIDÉOCLIP : « I Feel a Change », par Charles Bradley

Charles Bradley "I Feel a Change" (OFFICIAL VIDEO)
Durée : 04:27

Le 23 septembre 2017, Charles Bradley, « l’aigle hurlant de la soul », décédait des suites d’un cancer. Comme feu son amie Sharon Jones et compagne de label, disparue quelques mois avant lui, le chanteur new-yorkais a traversé une vie de galères avant de connaître le succès grâce à ses trois uniques albums, No Time of Dreaming (2011), Victim of Love (2013) et Changes (2016).

Alors qu’il aurait fêté ses 70 ans le 5 novembre, le label brooklynois Daptone annonce la parution d’un album posthume le 9 novembre, intitulé Black Velvet (son ancien nom de scène), qui rassemblera ses derniers enregistrements et quelques inédits.

Le premier extrait, I Feel Change, une splendide ballade magnifiée par la voix écorchée de Bradley, a été enregistrée initialement lors des sessions de Victim of Love (2013). La vidéo emprunte des images au film Living On Soul, réalisée par Jeff Broadway et Cory Bailey, attendu lui aussi prochainement. Ce documentaire a été tourné en 2014 durant les trois jours de résidence des artistes du label Daptone à l’Apollo Theater de Harlem. Franck Colombani

UNE REVUE : « Jazz magazine » de septembre, spécial soul et jazz-funk

Le mensuel « Jazz magazine », n° 709, septembre 2018. / DR

Avec une photographie de James Brown (1933-2006), prise par Jeff Goode, en couverture, Jazz magazine annonce, pour son numéro de septembre, deux sujets consacrés au « parrain » de la soul et du funk. D’une part, un portfolio de photographies de Jean-Marie Périer, avec ses commentaires, documents à propos d’une tournée aux Etats-Unis, en 1967. D’autre part, un retour sur un concert légendaire, le 8 mars 1971, à l’Olympia, à Paris.

Avec cet ensemble le mensuel musical propose un dossier intitulé « La Galaxie jazz-funk », avec en particulier des articles sur le claviériste George Duke, le vibraphoniste Roy Ayers, les producteurs Larry et Fonce Mizell, la claviériste Patrice Rushen et le tromboniste Wayne Henderson. Enfin quatre pages sont consacrées à la parution, annoncée le 21 septembre, d’un disque inédit de Prince (1958-2016), une séance de répétition du musicien, en 1983, seul au piano et au chant. Sylvain Siclier

« Jazz magazine », no 709, septembre 2018, 98 p., 6,90 €. En kiosques et sur le site Internet du mensuel.

TROIS FESTIVALS :

  • Anglet Jazz Festival, du 20 au 23 septembre

Affiche de l’Anglet Jazz Festival. / DR

Festival atlantique à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), du jeudi 20 au dimanche 23 septembre, avec en international de l’étape, le guitariste tout terrain, Sylvain Luc. Sylvain Luc, de la fratrie Luc semblable aux familles de musiciens (les Darizcuren, etc.) qui illustrent un pays qui sait encore danser et chanter sans folklorisme, invite des pointures (Sly Johnson, Stéphane Belmondo, Minino Garay…), le 21 septembre.

Gérard Luc et Serge, ses frères, font danser le pays basque. Sylvain Luc rencontre toutes les stars qui aiment son allant et sa modestie. Le 22, la chanteuse en vue, Camille Bertault se présente en quartette. Entre cent créations époustouflantes, ne pas rater sa reprise magnifique de Brassens. La suite donne à entendre Jacky Berecochea, Grégory Privat, et le formidable Jean-Pierre Como (dans les jardins, le 23). A suivre. Il n’est pas de « petits » festivals, surtout en fin de saison. Francis Marmande

Anglet Jazz Festival, au Théâtre de Quintaou et Parc de Baroja, Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Du jeudi 20 au dimanche 23 septembre. De 8 € à 29 € ; forfaits de 32 € à 45 €.

  • Paris Popfest, au Hasard ludique, à Paris, les 21 et 22 septembre

Affiche du festival Paris Popfest, les 21 et 22 septembre. / DR

La deuxième édition du festival Paris Popfest, dédié à la scène indie pop internationale, prévu vendredi 21 et samedi 22 septembre, a de quoi émoustiller les fétichistes d’une certaine pop indépendante lorsque ce terme avait encore un sens.

Une mouvance qui a fait les beaux jours de la pop anglaise au début des années 1980, défendue par des petits labels britanniques adeptes du « do-it-yourself » tels que Sarah Records, Postcard, ou encore Creation (avant de décrocher la timbale avec Oasis). Si le groupe de Morrissey, The Smiths, en incarnait la quintessence du style, il cachait une bien belle forêt : Orange Juice, Felt, The Monochrome Set…

Pour cette deuxième édition, huit groupes se produiront sur la scène du Hasard ludique, l’ancienne gare de la petite ceinture à la porte de Saint-Ouen (18e) dotée désormais d’une salle flambant neuve (capacité d’accueil de trois cents personnes). Avec deux têtes d’affiche aussi emblématiques que rares dans nos contrées : Go-Kart Mozart (la soirée du 22, déjà complet), emmené par l’énigmatique Lawrence Felt et les vétérans pop écossais de The Orchids (le 21). Mais aussi l’orfèvre Xavier Boyer, meneur du groupe Tahiti 80 ici en solitaire, la jeune garde hexagonale de Beach Youth, le duo britannique Birdie ou encore les Suédois néoromantiques de Cocoanut Groove. F. C. 

Paris Popfest, Le Hasard ludique, 128 avenue de Saint-Ouen, Paris 18e. Mo Porte-de-Saint-Ouen, Guy-Moquet. Vendredi 21 septembre, The Orchids, Cocoanut Groove, Peaness, 12 € ; samedi 22 septembre, Go-Kart Mozart, Xavier Boyer, Soft Science, Beach Youth, Birdie (complet)

  • Ouest Park, au Havre, du 21 au 23 septembre

Affiche du festival Ouest Park, au Havre. / DR

Organisé au Fort de Tourneville, près du centre-ville du Havre (Seine-Maritime), le festival Ouest Park, occupera plusieurs lieux du vendredi 21 au dimanche 23 septembre, avec un chapiteau, une « caravane spectacle », le club Le Tetris, la Scène du Fort…

Sont annoncées des vedettes de la chanson, dont Charlie Winston, Jane Birkin avec une formation symphonique pour un répertoire consacré à Serge Gainsbourg, Calypso Rose, du rap dont Medine, né au Havre, Caballero & Jeanjass, Roméo Elvis, du rock dont les groupes Brian Jonestown Massacre, Soft Moon, les Rouennais MNNQNS (les trois formations joueront le 22 septembre), côté électro le duo Synapson et Arnaud Rebotini, et dans le genre inclassable les Britanniques The Go ! Team, qui mélangent un peu toutes les musiques, et Emir Kusturica avec son groupe No Smoking Orchestra.

Dimanche 23, le site sera en accès libre de 13 heures à 22 heures avec notamment Mezzanine, Kaddy and The Keys et Thérapie Taxi. S. Si.

Ouest Park, au Fort de Tourneville, 55 rue du 329e, Le Havre (Seine-Maritime). Du vendredi 21 au dimanche 23 septembre. 30 € en prévente, 35 € le jour même ; entrée libre dimanche 23.

A RÉSERVER : « 4U A Symphonic Celebration of Prince », le 26 novembre, à Paris

Affiche du concert 4U A Symphonic Celebration of Prince. / DR

« Le premier et le seul hommage symphonique approuvé par les ayants droit » de Prince, le spectacle 4U A Symphonic Celebration of Prince, a commencé à être présenté début septembre aux Etats-Unis. Avec une trentaine de musiciens, ceux de l’Atlanta Symphony Orchestra et un groupe, ainsi que des projections vidéos. Le tout a pour directeur artistique Questlove (batteur de The Roots) et des orchestrations conçues pour ce projet par Brent Fisher, le fils de Douglas Clare Fisher (1928-2012), qui avait régulièrement collaboré avec Prince à partir du milieu des années 1980 – l’un et l’autre ne s’étaient jamais rencontrés.

L’Europe pourra découvrir cette évocation symphonique des compositions de Prince, ses succès et des titres plus rares, après la fin de la tournée américaine prévue jusqu’au 21 octobre. En France c’est le lundi 26 novembre, au Dôme de Paris-Palais des sports, que sera organisé le concert. S. Si.

Dôme de Paris-Palais des sports, 34 boulevard Victor, Paris 15e. Lundi 26 novembre. De 45,50 € à 95 €.