Nabil Fekir lors du match face à Nice, le 31 août. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

Il aurait dû jouer face au PSG lors de la première journée de Ligue des champions. Avec le maillot de Liverpool. Le destin et le marché des transferts en ont décidé autrement. Et c’est bien avec le brassard de capitaine de l’Olympique lyonnais que Nabil Fekir va débuter la prestigieuse compétition européenne de football, sur la pelouse du stade de Manchester City, ce mercredi 19 septembre.

Si son départ chez les « Reds » semblait acté, les raisons qui ont poussé le club de la Mersey à annuler ce transfert restent floues. Alors que le montant du transfert, de l’ordre de 60 millions d’euros, ne semblait pas poser problème, les négociations ont été rompues le 9 juin après une visite médicale qui n’aurait pas donné satisfaction.

Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou en septembre 2015, Fekir a, depuis, subi deux arthroscopies, en 2016 et 2018. Mais Liverpool n’a jamais communiqué officiellement les raisons de sa volte-face, alors que le joueur avait déjà accordé des interviews aux différents médias du club de Liverpool.

« Ce transfert manqué, c’est totalement digéré »

Nabil Fekir, 25 ans, est donc resté à Lyon, son club formateur, pour le plus grand bonheur des supporteurs de l’OL et de son président, Jean-Michel Aulas, tout heureux d’avoir conservé sa « meilleure recrue ». Et le champion du monde a finalement retrouvé le chemin des terrains le 24 août contre Strasbourg, lors de la 3e journée de la Ligue 1.

« La vie continue, avait-il soufflé après cette rencontre. Ce n’est pas pour cela qu’il faut s’arrêter de travailler. Une belle saison s’annonce avec Lyon. Ce transfert manqué, c’est totalement digéré. (…) C’est de l’histoire ancienne. »

Il a semblé toutefois plus compliqué pour son entraîneur Bruno Génésio de gérer la reprise d’un joueur, fraîchement sacré champion du monde, et qui se voyait déjà batailler sur les terrains de Premier League. Avant d’avoir confirmation que son joueur allait bien rester à l’OL, l’entraîneur rhodanien s’était dit « complètement confiant et rassuré sur son état d’esprit car [il a] une bonne relation avec lui ».

« Il a un statut. Il est notre capitaine. Il a un titre de champion du monde. Cela amène plus d’exigence vis-à-vis de lui. C’est aussi un très grand joueur. Je préfère l’avoir avec nous. »

Le coup de semonce d’Aulas

A l’image de son équipe, Fekir connaît un début de saison compliqué. Lyon pointe à la 7e place du classement de la Ligue 1, mais le jeu développé et l’attitude adoptée par les hommes de Bruno Génésio ne convainquent ni les supporteurs ni les observateurs.

Malgré un joli but inscrit sur coup franc face à Caen (2-2) lors de la cinquième journée de Ligue 1, les performances du capitaine de l’OL sont encore en deçà de ses capacités. Rien d’anormal pour un joueur qui a retrouvé les terrains d’entraînement tardivement après le sacre des Bleus en Coupe du monde.

Cela n’a pas empêché son président, Jean-Michel Aulas, twitto impénitent, de critiquer publiquement l’attitude de son capitaine, en lui demandant expressément, ce week-end, de « remobiliser » son équipe, et en creux, d’avoir un comportement moins passif. Une sortie surprenante pour un Jean-Michel Aulas plutôt prompt à défendre son club, son entraîneur et ses joueurs, parfois contre toute évidence.

Ce coup de semonce sera-t-il bénéfique pour l’OL et son capitaine ? Le club aborde une semaine décisive avec ce déplacement sur la pelouse du Manchester City de Pep Guardiola, troisième du championnat anglais avec quatre victoires et un match nul en cinq matchs, puis la réception de son rival marseillais, dimanche, pour le compte de la 7e journée de Ligue 1.

La saison dernière, Fekir avait inscrit 24 buts et délivré 7 passes décisives en 51 matchs, toutes compétitions confondues. Le capitaine des Gones devra rééditer ces performances pour permettre à son équipe de faire un bon parcours en Coupe d’Europe et accrocher une nouvelle place en Ligue des champions. Avant de s’envoler, sans doute, vers d’autres cieux, pour de bon cette fois-ci.