Lors d’un événement organisé à Seattle jeudi 20 septembre, Amazon a dévoilé une douzaine de nouveaux objets connectés, essentiellement des variantes de son système Echo, avec lequel un utilisateur peut dialoguer grâce à l’assistant vocal nommé Alexa.

Plusieurs de ces annonces concernent des nouvelles déclinaisons des enceintes Echo : ont été présentées notamment des mises à jour d’« Echo Dot « (la moins chère et la plus petite enceinte connectée d’Amazon) et d’« Echo Plus » (plus épaisse), censées rendre un meilleur son. Une gamme nommée « Echo Sub », plus imposante (100 watts), et des modules de gestion de connexion et d’amplifications des enceintes Amazon connectées (« Echo Link »), font également leur apparition.

Autant de modèles qui concurrencent directement les produits similaires de Google (Google Home) et d’Apple (Homepod), mais aussi les systèmes audio sans fil pour intérieur de la marque Sonos. Selon les calculs du cabinet Strategy Analytics, publiés par l’Agence France-Presse (AFP), Amazon détenait 30 % de parts de marché des enceintes connectées au deuxième trimestre 2018, contre 27 % pour Google.

Alexa dans la voiture, dans la cuisine, sur les murs

Les autres annonces d’Amazon concernent l’extension de son système Echo/Alexa à d’autres environnements. Le groupe américain spécialiste de l’e-commerce a par exemple présenté un petit module rond, nommé « Echo Input », qui peut se brancher à des systèmes audio existants pour les transformer en enceintes connectées. Par exemple, une enceinte Bluetooth ou une chaîne hi-fi qui ne dispose pas de commandes vocales.

Les autres annonces d’Amazon traduisent cette volonté d’extension. Amazon souhaite ainsi placer son système Echo/Alexa :

  • Dans les voitures, avec un module Echo Auto adapté pour la voiture. En branchant ce boîtier pourvu de plusieurs micros à son smartphone, et en le posant sur le tableau de bord, il permet aux conductrices et conducteurs de lancer diverses fonctions connectées, notamment de guidage audio. Cela pour simplifier l’accès à son smartphone sans y mettre les doigts en conduisant.

Présentation du module « Echo Auto » d’Amazon, diffusée le 20 septembre. / AP

La Echo Wall Clock d’Amazon. / STEPHEN BRASHEAR / AFP

  • Et même, dans les fours micro-ondes. Le nouveau modèle de four présenté par Amazon sera en effet capable d’être relié à une enceinte Echo située à proximité. Les commandes vocales adressées à l’enceinte pourront faire démarrer la cuisson, et en régler la durée.

Lors d’une interview donnée à la BBC, l’un des dirigeants d’Amazon, David Limp, a justifié ces nouvelles gammes en expliquant que « beaucoup d’objets de nos maisons ne sont pas encore connectés à Internet ». Lorsque le journaliste de la BBC lui demande « Mais pourquoi voudrais-je que mon four micro-ondes soit connecté à Internet ? », David Limp lui répond : « Au début, je me suis posé la même question. (…) Mais les micro-ondes sont parfois compliqués à utiliser, même pour des tâches simples. »

Un journaliste de l’Agence France-Presse, qui a pu tester ce four connecté à Seattle, rapporte toutefois une anecdote révélatrice : lorsqu’il a demandé à Alexa de prolonger la cuisson de trente secondes, l’enceinte connectée a préféré diffuser des morceaux du groupe Thirty Seconds to Mars. Une erreur qui recoupe les premiers tests d’enceintes Echo que nous avons publiés, avec des modèles qui avaient des difficultés à comprendre les formulations en français, comparé aux enceintes Google Home et Homepod d’Apple.

L’arrivée d’interfaces Echo dans d’autres environnements pose également plus fortement la question des données personnelles recueillies par Amazon à travers son système de commandes vocales. Tout comme Google, Amazon collecte en effet les recherches effectuées sur Alexa de façon nominative. Elles lui apportent de nombreux renseignements sur vos goûts et vos centres d’intérêt, qui sert ensuite à Amazon pour vous adresser des recommandations de produits.

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