Test : que vaut vraiment l’offre numérique de RMC Sport pour suivre les coupes d’Europe ?
Test : que vaut vraiment l’offre numérique de RMC Sport pour suivre les coupes d’Europe ?
Par William Audureau
Pixels a testé le site et l’application du nouveau bouquet sportif phare de SFR. Si les pépins techniques ont vite disparu, l’expérience générale reste assez pauvre.
Capture d’écran de la chaîne RMC Sport News sur l’application pour iPhone. / Capture d’écran
Il était difficile de rater l’événement. En marge de la première journée de phase de poules de Ligue des champions et d’Europa League 2018-2019, la chaîne sportive RMC Sport, qui en a désormais l’exclusivité, faisait ses grands débuts médiatiques cette semaine. Nous avons passé la semaine sur l’offre numérique proposée par SFR – la seule accessible aux abonnés Orange ou Free, qui n’ont plus que cette possibilité pour suivre les compétitions autrefois diffusées sur BeIN Sport, Canal+ et le groupe M6.
L’offre
Pour 19,90 euros par mois (et 9,90 euros pour les abonnés SFR), cette offre donne accès à un bouquet de cinq chaînes (RMC Sport 1, 2, 3, 4 et News) accessibles à n’importe quel moment depuis l’application ou le site RMC Sport, ainsi qu’à 12 canaux supplémentaires actifs lorsque plusieurs rencontres se disputent en même temps, comme en phase de poules de l’Europa League.
En plus des matchs, RMC Sport propose en théorie un résumé des buts de chaque journée. Vendredi 21 septembre, seul celui de la soirée de mardi 18 était disponible.
C’est la première fois en vingt ans qu’un même service propose l’intégralité des rencontres de la compétition européenne reine. Celles-ci étaient jusqu’à présent partagées entre TF1 et Canal+, puis Canal+ et BeIN Sport.
A noter qu’un même compte peut être installé sur cinq périphériques différents, mais au contraire des concurrents, il ne permet pas l’utilisation de plus d’un en simultané. Concrètement, il n’est pas possible de prêter son abonnement pour qu’un ami en profite en même temps que soi.
Compatibilité
Le site est accessible depuis n’importe quel ordinateur connecté depuis la France en utilisant un navigateur Chrome ou Firefox. Quant à l’application, elle a été déployée sur Apple TV, Samsung TV (2015 ou plus), Android TV, Chromecast, Apple TV 4e génération ou plus, Android 4.4 et plus, iPhone et iPad version 9.3 et plus. En revanche, il n’est pas possible de la trouver sur PlayStation 4 ou Xbox One, contrairement à BeIN Sports et Canal+.
Le contenu
L’offre numérique de RMC Sport donne accès à l’intégralité des rencontres de la Ligue des champions et d’Europa League en direct, ce qui est évidemment son principal intérêt, ainsi qu’à plusieurs de leurs résumés en replay.
On y trouve également plusieurs magazines consacrés au football : analyses d’après-match, quiz, tribunes, etc. En revanche, il n’est pas possible de revoir en entier le match de son choix. Vendredi 21 septembre, hors magazines, seul Manchester City-Olympique lyonnais et le résumé de la soirée du 18 septembre étaient disponibles en replay.
Sa grille de programme couvre également le football et le rugby anglais, la boxe, l’UFC, la gymnastique rythmique et même le sumo.
Les fonctionnalités
Rien que de très classique. L’onglet « mode expert » permet d’accéder en pleine rencontre aux statistiques générales (possession, tirs, fautes…), à la feuille de match et aux scores en direct dans les autres stades. Il n’est pas disponible en replay.
Les aficionados de football chercheront en vain des options avancées comme la heatmap des joueurs (la répartition spatiale de leur activité), des statistiques individuelles, la possibilité de revoir les buts à volonté ou le simple nom des buteurs : il n’y en a pas.
RMC Sport est très loin des fonctionnalités avancées de Canal Football App, qui permettait d’accéder à des caméras inédites durant un match, de visionner les ralentis en pleine rencontre, d’accéder aux statistiques de chaque joueur et même de noter le match. L’application se contente du strict minimum, et n’offre de ce point de vue pas grand-chose de plus en matière d’enrichissements multimédia par rapport à un lien de streaming sauvage.
Le flux
Les matchs offrent peu d’enrichissements – si ce n’est quelques statistiques rudimentaires et la feuille de match (inaccessibles en replay, comme ici). / Capture d’écran
Il n’a suffi que d’une soirée, la première, cauchemardesque, pour que RMC Sport se taille la réputation d’un service ne fonctionnant pas. Dans les faits, si Pixels a bien constaté une indisponibilité complète du service en début de soirée le 18 septembre, les deux journées suivantes se sont déroulées sans le moindre accroc majeur, à l’exception de quelques microcoupures.
Jeudi 21 septembre, certes sur des affiches moins prestigieuses et donc un afflux moins important de connexions, il était possible de profiter de l’Europa League de manière parfaitement normale. Il en était de même la veille pour Manchester City-Olympique lyonnais, quoique avec une légère latence – tare habituelle des retransmissions en streaming.
L’expérience
Il en faudra plus pour satisfaire les habitués à Canal+ et BeIN Sport. La mise en scène des matchs brille en effet par son économie de moyens et les commentaires par leur manque de relief. Comme son nom le suggère, RMC Sport évoque d’avantage une radio mise en image, avec ses consultants omniprésents (Emmanuel Petit, Jérôme Rothen, Christophe Dugarry…) qui semblent davantage choisis pour leur notoriété et leur franc-parler que pour leur sens de l’analyse.
Aux commentaires, à l’analyse, au debrief… les consultants de RMC Sport sont omniprésents, mais manquent de recul sur les matchs. / Capture d’écran
Les commentaires comme les debriefs d’après-match s’en ressentent, si l’on en juge leur pauvreté et leur manque de hauteur. Or ce qui peut convenir pour une radio gratuite passe moins pour un service numérique censément premium.
D’une manière générale, RMC Sport donne l’impression paradoxale d’un service qui s’est offert un sésame de luxe avec la Ligue des champions, mais qui manque de moyens et de savoir-faire pour la mettre en avant. Une impression d’autant plus spectaculaire que ses concurrents excellent dans ce domaine.
Le lancement d’une nouvelle version de l’application dès le 19 septembre, au lendemain d’une première ratée, montre toutefois que SFR entend être réactif. Etant donné l’importante marge de progression de son service, que ce soit sur la forme comme sur le fond, ce souci de mieux faire ne sera pas de trop.
En bref :
Les +
- Toutes les coupes d’Europe au même endroit, n’importe où
- Facile à envoyer sur un téléviseur avec Chromecast ou Apple TV
Les -
- Pas de partage de compte
- Fonctionnalités rachitiques
- La pauvreté des commentaires