Cour suprême : Kavanaugh clame son innocence dans une interview-confession
Cour suprême : Kavanaugh clame son innocence dans une interview-confession
Le magistrat de 53 ans, accusé d’agressions sexuelles par deux femmes, s’est exprimé, lundi, aux côtés de son épouse sur la chaîne Fox News.
Brett Kavanaugh et son épouse Ashley Estes Kavanaugh lors de leur entretien sur FOX News, le 24 septembre. / Jacquelyn Martin / AP
Accusé par deux femmes, le candidat de Donald Trump à la Cour suprême, Brett Kavanaugh, a martelé lundi 24 septembre « n’avoir jamais commis d’agression sexuelle », allant jusqu’à livrer des détails intimes pour « défendre son honneur », dans une interview-confession avec la chaîne Fox News.
Resté à l’écart des caméras ces dernières semaines, le magistrat conservateur de 53 ans s’est donc exprimé, aux côtés de sa femme Ashley, sur l’antenne préférée du locataire de la Maison Blanche.
« Nous n’allons pas nous laisser décourager », a-t-il lancé avec émotion. Le processus de confirmation à la Cour suprême est « incroyablement difficile, mais nous avons foi », a renchéri son épouse, assurant n’avoir jamais douté de son mari, qu’elle dépeint comme un « homme bon et décent ».
Des soirées arrosées
Il y a huit jours, alors que la confirmation du juge semblait en bonne voie, Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans, l’a accusé d’une agression sexuelle remontant à leurs années de lycée dans la banlieue de Washington.
Cette chercheuse en psychologie affirme que le jeune Kavanaugh et un ami, « complètement ivres », l’ont isolée dans une chambre et que le futur magistrat l’a plaquée sur un lit avant d’essayer de la déshabiller. Profitant de leur d’ébriété, elle aurait réussi à fuir.
Dimanche, Deborah Ramirez, 53 ans, a encore noirci le tableau. Elle a déclaré dans les pages du magazine New Yorker que, lors d’une soirée arrosée à l’université de Yale dans les années 1980, Brett Kavanaugh avait sorti son sexe devant elle, la contraignant à le toucher alors qu’elle le repoussait.
Absence de vie sexuelle
Soucieux de déconstruire l’image de jeune fêtard, esquissée par ses accusatrices, le juge s’est dépeint comme un adolescent puis un étudiant prude, n’hésitant pas à mettre son absence de vie sexuelle sur la table, disant s’être concentré sur ses études et le sport.
« Je n’ai pas commis d’agression sexuelle, je n’ai pas eu de rapport sexuel, ni rien s’en approchant, pendant toutes mes années de lycée et pendant plusieurs années ensuite. Je ne suis pas parfait, mais je n’ai jamais rien fait de tel. »
Jeudi, il doit témoigner publiquement, tout comme Christine Blasey Ford, devant la commission judiciaire du Sénat, chargée d’évaluer sa candidature.
Le Sénat a le dernier mot pour les nominations à vie à la Cour suprême, plus haute juridiction américaine appelée à trancher les questions de société épineuses, comme le droit à l’avortement ou le contrôle des armes à feu.