Des labels ont été créés pour permettre aux épargnants français de mieux identifier les fonds d’investissement responsables. / HuberStarke/Westend61 / Photononstop

En France, les encours de l’investissement responsable (IR) atteignaient 1 081 milliards d’euros au 31 décembre 2017, en hausse de 12 % sur un an, selon un rapport publié le 25 septembre par l’Association française de la gestion financière (AFG) en partenariat avec le Forum de l’investissement responsable (FIR).

Cette étude est publiée à l’occasion de la Semaine de la finance responsable, organisée du 27 septembre au 4 octobre, qui vise à promouvoir cette gestion vertueuse, qui respecte les principes du développement durable.

Lorsqu’ils sélectionnent les titres de leur portefeuille, les gérants « responsables » prennent en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’IR s’est fortement développé depuis quelques années. La demande est tirée par la demande des investisseurs institutionnels, ce qui explique le poids prépondérant des mandats, qui représentent plus de la moitié (56 %) des encours sous gestion.

Sont inclus dans le périmètre de l’IR les fonds Investissement socialement responsable (ISR), qui sont principalement en France des produits gérés selon l’approche « best in class », dans laquelle le gérant n’exclut aucun secteur de son horizon d’investissement, mais recherche dans cet univers les entreprises les plus « méritantes » selon les critères ESG. En hausse de 14 % sur un an, l’encours des fonds ISR représente 310 milliards d’euros soit 29 % de l’investissement responsable en France.

Secteurs exclus

Le solde est composé des fonds d’exclusion – pour lesquels les gérants excluent de leur horizon d’investissement certains secteurs (tabac, armement, etc.) –, des fonds thématiques (fonds environnementaux essentiellement) et des fonds gérés suivant l’approche « best in universe », qui signifie que le gérant sélectionne les entreprises en fonction de leurs efforts, indépendamment des secteurs auxquels elles appartiennent.

Autre constat, les encours des fonds ISR se partagent équitablement entre les investisseurs institutionnels (51 %), et les particuliers (49 %). « La part des particuliers devrait continuer à progresser grâce à la multiplication des offres par les réseaux de distribution de produits d’épargne et grâce à l’épargne salariale », indique l’AFG.

L’AFG et le FIR se félicitent que de nombreux progrès aient été accomplis ces dernières années. Des labels ont notamment été créés par le ministère de l’économie et des finances et le ministère de la transition écologique et solidaire pour permettre aux épargnants de mieux identifier les produits financiers responsables. « La transparence s’améliore. Gérants et investisseurs ont désormais l’obligation de communiquer sur leurs pratiques ESG. Les informations délivrées par les sociétés de gestion sont plus claires, plus lisibles », observe Nicole Notat, présidente de Vigeo Eiris, une société qui note les entreprises cotées en Bourse en fonction des critères ESG.

Loi Pacte

Autres bonnes nouvelles, la Commission européenne a mis en place un plan d’action pour développer la finance durable, et la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), actuellement en discussion au Parlement, prévoit de contraindre les assureurs vie à proposer au moins un fonds responsable dans leurs contrats.

« La gestion responsable rencontre un succès important auprès des investisseurs institutionnels, il nous reste maintenant à convaincre le grand public. C’est précisément le thème de la semaine de l’investissement responsable cette année », déclare Alexis Masse, président du FIR.